Dix ans après sa création, le fabricant de véhicules autonomes EasyMile, basé à Toulouse, a été placé en redressement judiciaire à la fin du mois de juillet 2024. Un plan de continuation est en cours d'élaboration.
Vous les avez peut-être déjà aperçus à votre descente d'avion à l'aéroport de Toulouse-Blagnac : ces tracteurs de remorquage des bagages qui circulent jusqu'au point de livraison sans chauffeur. Son concepteur, EasyMile, connait de grosses difficultés financières. L'entreprise née il y a tout juste dix ans a été placée en redressement judiciaire fin juillet, selon une information du journal Les Echos.
Ventes de véhicules autonomes insuffisantes
Créée en 2014, EasyMile fabrique, avec l'aide de constructeurs, des navettes autonomes. Et depuis son arrivée sur le marché, la société a déployé ses petits véhicules de transport public de personnes ou de manutention de Toulouse à Dallas aux États-Unis, en passant par l'Australie ou encore Singapour.
Mais voilà, les ventes sont insuffisantes. EasyMile, qui compte 280 salariés dans le monde, dont les deux tiers à Toulouse, avait déclaré une perte de 27 millions d'euros en 2022 et un chiffre d'affaires en perte de vitesse.
Avant d'atteindre le niveau 4 de la conduite autonome sur route ouverte, mais limitée, EasyMile avait connu des hauts et des bas. Exemple : l'opérateur Transdev avait décidé de mettre fin à un essai de navettes autonomes pour le transport public dans l'Eure, arguant que les conditions n'étaient pas "réunies pour permettre l'accueil du public en toute sécurité", rappelle ainsi l'AFP.
Last week, Keolis Group and EasyMile hosted a live demonstration of our autonomous mobility solutions. At our Francazal testing site, two EasyMile EZ10s, operating at level 4 autonomy, showcased the capabilities of our technology. Here are some snapshots from the event 📸 pic.twitter.com/yiboGPhCW7
— EasyMile (@Easy_Mile) July 18, 2024
Confrontée à ces difficultés réglementaires et techniques, EasyMile s'était lancée sur le marché de la logistique avec ces petits tracteurs autonomes, fabriqués avec le constructeur français TLD.
Plan de continuation
Selon le journal Les Echos, la société toulousaine ne serait pas à la recherche d'un repreneur. "Nous élaborons un plan de continuation avec le soutien de nos actionnaires existants", a indiqué la direction au quotidien d'information économique et financière.
"Ce plan s'appuie notamment sur notre technologie, la première à avoir démontré sa maturité sur des services commerciaux significatifs, avec une liste importante de clients qui ne cesse de s'allonger."
Parc touristique, aéroports, usine BMW ou de Bosch... Les véhicules autonomes dont EasyMile conçoit les logiciels de conduite et les systèmes de capteurs roulent sur plus de 300 sites répartis dans plus de 30 pays.
AWARD set sail at full throttle as we launched yet another use case, featuring the testing of the EZTug, an autonomous terminal tractor, at the Port of Vlaardingen, near Rotterdam, in the Netherlands
— EasyMile (@Easy_Mile) September 20, 2023
Full article: https://t.co/9U0J9hqwGX pic.twitter.com/YznZtrfsab
Son dernier bébé : l'EZTug, un tracteur-camion pour les opérations logistiques portuaires, est actuellement à l'essai aux Pays-Bas et en Suède.