Toulouse, réputée capitale du rugby dans le monde entier, a été le camp de base de la délégation japonaise pendant cette coupe du monde. Comment la ville s’est-elle préparée à cet évènement ? Retour dans les coulisses avec Sophie Jovillard, à l’occasion du match Japon-Chili organisé dans la ville rose.
"Ô la belle vie" spécial coupe du monde : le Japon à Toulouse. Une émission présentée par Sophie Jovillard, à voir le samedi 21 octobre 2023 à 15h35. Réalisée par Elodie Bonnes. Une coproduction France 3 Occitanie et Grand Angle.
A Toulouse, près de la place Wilson, Sophie croise les premiers touristes japonais et se fait une joie de les orienter. Lorsque cinq joueurs de l’équipe du Japon, passent par là, pour le plus grand bonheur de leurs supporters. Très vite, ils sont entourés et conviés à s’approcher pour la photo. "C’est normal" dit l’un d’eux, "Ils sont venus du Japon pour nous supporter. C’est vraiment sympa". Très accessibles, les joueurs sont charmés par la ville rose et son accueil. L’un d'eux déballe le maillot du Stade Toulousain, qu’il vient d’acheter pour son fils.
Toulouse aux couleurs du pays du soleil-levant
Nous sommes en septembre et Toulouse s’est mise aux couleurs du pays du soleil-levant pour accueillir la délégation japonaise, le staff et les joueurs. L’équipe s’apprête à jouer son premier match contre le Chili. Les "Brave blossoms" (les fleurs courageuses) vont affronter "Los condorès", un nom en référence à l’oiseau, symbole national du pays d'Amérique latine. Plus de 10 000 touristes nippons sont attendus pour l’occasion.
A la prairie des filtres, où de grands espaces verts en bord de Garonne s’étirent du pont neuf au pont Saint-Michel, une des plus grandes fans zones a été prévue pour accueillir 40 000 spectateurs. Retour sur les préparatifs : "On a pour objectif de faire de Toulouse le temple festif" précise l'organisateur. "On est la capitale du rugby et aussi une des capitales de la fête". Un sens de la convivialité légendaire !
Bruno James est un spécialiste et amoureux du Japon. Le temps de la coupe du monde de rugby, il est devenu préparateur linguistique et culturel auprès des professionnels du tourisme "A Toulouse, on a des élèves en licence, en master, qui maitrisent le japonais, qui savent converser et qui connaissent les éléments de codes pour échanger avec la population nippone". Car s'il faut avoir le respect de la distance et des horaires, il faut également savoir, qu’au Japon, par exemple, le chiffre 4 est à éviter. Une superstition très répandue en Asie du Sud-Est. On ne dort pas dans la chambre 4, on ne séjourne pas au 4ème étage. "D’ailleurs les avions n’ont pas de rangée 4" nous raconte-il. C’est un chiffre maléfique car sa prononciation est proche de celle du mot " mort".
"Quand on a faim, on dit Péko, Péko"
Ailleurs, Toulouse prend des airs de Tokyo. Bertil Lauth adore le rugby. Il est le fondateur du Toulouse saké-club, une épicerie japonaise. Sa devanture affiche l'inscription "Péko péko". "C’est l’onomatopée du ventre qui gargouille au Japon" nous explique-t-il. Car oui, au Japon, quand on a faim, on dit Péko péko en se touchant le ventre.
Pour l’occasion de la coupe du monde, Bertil a souhaité partager ses connaissances de la gastronomie nippone avec les toulousains. Il a fait venir des produits du Japon comme le fameux bœuf Wagyu (qui signifie boeuf japonais), une viande grasse et persillée, une des pièces les plus chères, très recherchée des grands chefs. Elle est utilisée pour préparer le Gyudon, un des plats les plus populaires au Japon, cuisiné à base de boeuf, d’oignons et de riz.
Huguette, figure locale emblèmatique
Parmi les personnages hauts en couleurs, nous retrouvons Huguette Loncan. Fidèle supportrice du stade toulousain et présidente du club de supporters "Le rouge et noir", elle accueille dans son bar de quartier à Saint-Cyprien, un groupe de japonais et japonaises en quasi-pélerinage.
Depuis la visite d'un célèbre danseur étoile japonais, la toulousaine, accoudée au comptoir de son bar, figure dans une revue japonaise. C'est ainsi qu'elle s'est faite connaître de l'autre côté de la planète. Huguette ne parle pas la langue niponne, mais elle s’en sort comme elle peut. "Je connais quelques mots" précise-t-elle. Notamment "Arigatô" qui signifie "merci" en japonais (il faut prononcer aligato ). "Pour m’en souvenir, je pense à Alligator" explique-t-elle.
"Ville de rugby un jour, ville de rugby toujours !"
Parmi les invités de Sophie, Omar Hasan, ancien international devenu baryton et une étoile montante du rugby, Paul Costes. Jeune ¾ centre, il a fait un début de saison très remarqué au Stade Toulousain. Les émotions de la coupe du monde, il connait. Il les a déjà ressenties avec les moins de 20 ans et grâce une victoire en… Afrique du Sud !