"Ô la belle vie" nous invite à fouler le bitume de Toulouse, pour une promenade inédite dans des lieux où la nature se fait discrète. Accompagnée d’un botaniste toulousain, Sophie Jovillard nous emmène traquer les coins de verdure planqués au fil des rues, des trottoirs, ou le long de la Garonne. Rencontre avec Boris Presseq.
Sophie Jovillard nous emmène sillonner les rues de Toulouse accompagnée d'un botaniste toulousain. Nous partons à la découverte de ces endroits qui recèlent des trésors de biodiversité, insoupçonnés du plus grand nombre. Comme sur les rives de la Garonne, en pleine ville, où un véritable jardin potager s'est imposé, tout naturellement.
Il écrit à la craie
L’homme qui écrit à la craie le nom de plantes sur les trottoirs de Toulouse, c’est bien lui : Boris Presseq. Né à Toulouse, botaniste au muséum d’histoire naturelle, notre spécialiste en écologie urbaine connait la ville comme sa poche. Sophie l'accompagne traquer les plantes sauvages qui poussent ici et là, au cœur de la ville rose.
Fougère citadine, fraisier, figuier, amarante, il y a en a pour tous les goûts. Boris Presseq s'arrête devant une petite plante sauvage qui ressemble à un trèfle avec ses petites feuilles en forme de cœur. L'oxalys. Il la note à la craie. Son objectif ? Faire changer le regard des citadins sur la flore et montrer toute la poésie du végétal qui habille les trottoirs et auquel on ne fait pas attention.
Sophie s’adresse à un habitant qui se penche depuis la fenêtre de son appartement : « savez-vous que vous avez un nombril de Vénus en bas de chez-vous ? ». Alors que notre botaniste, craie à la main, écrit le nom de la plante sur le trottoir, il précise « C’est une plante qui vit sur les murs avec l’humidité des gouttières. Elle est médicinale aussi ». Une plante qui adore les endroits ombragés et dont les feuilles rappellent la forme d’un nombril. On lui attribue des vertus apaisantes pour la peau, en cataplasme. Elle est notamment efficace contre les piqûres de moustiques.
Le botaniste met un point d'honneur à partager ses connaissances et attirer notre attention sur la richesse de cette biodiversité. "Elle est comestible et très bonne à manger en salade.».
Il est toutefois conseillé de privilégier les parties aériennes de la plante, celles qui ne sont pas en contact avec le sol. Puis, bien les laver et les passer à l'eau vinaigrée avant de les consommer.
L’avocatier du pont des Catalans
Un peu plus loin sur le pont des catalans, un avocatier pousse en sauvage. Un noyau d'avocat provenant probablement des cantines de l'hospice situées tout en bas a germé. L'arbre a poussé, s'est acclimaté. Aujourd'hui, il a vingt ans et dépasse les quatre mètres. "Il arrive au niveau du tablier du pont. Il faut le garder" précise notre spécialiste. "Avec les hivers de plus en plus doux, on pourrait avoir des avocats sans problème".
Entre les murs de brique rose, d'autres arbres ont trouvé leur place : troènes, micocouliers et figuiers. "Le figuier est parfaitement à son aise sur les murs toulousain. il est partout. Ce doit être un des fruits préférés des oiseaux" nous raconte Boris Presseq. Un arbre qu'il affectionne particulièrement car il en cultive à titre privé pour préparer des confitures et des tisanes.
"Ô la belle vie / Toulouse du rose au vert". A voir le dimanche 8 janvier 2023, à 12h55. Emission présentée par Sophie Jovillard. Réalisé par Elodie Bonnes. Une coproduction France 3 Occitanie et Grand Angle Productions.
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