Six laboratoires de recherche et trois start-ups de Toulouse ont créé avec le soutien du CNRS, le projet Econect. Des espèces sentinelles comme les mésanges et les abeilles seront utilisées pour mesurer la pollution des sols, de l’eau et de l’air.
Des abeilles et des mésanges connectées pour détecter la pollution, c’est l’objectif du projet Econect mené par six laboratoires de recherche d'Occitanie et trois start-ups de Toulouse. A partir de l’automne, 12 stations vont être déployées dans la région. Elles abriteront à la fois des ruches et des mangeoires connectées.
Deux espèces sentinelles, espèces indicatrices des changements d’un écosystème, serviront de témoin : les abeilles et les mésanges.
Des capteurs seront disposés sur les ruches des abeilles et les mangeoires des mésanges pour récolter les données. Le but est d’observer comment ces animaux réagissent et cohabitent avec la pollution : « pour les mésanges par exemple, nous analyserons le nombre de visites à la mangeoire, la manière dont elles se nourrissent et s'adaptent à la pollution. Nous les suivrons durant tout le cycle de leur vie », explique Maxime Cauchoix, co-responsable du projet Econect.
C’est une façon d’observer les effets du réchauffement climatique et des stress environnementaux sur des espèces comme les abeilles et les mésanges.
Des bagues colorées pour les mésanges et des QR Code sur les abeilles
Ces animaux resteront libres de leurs mouvements mais pour les reconnaître, la technique viendra au secours des chercheurs... Les mésanges seront équipées de bagues de couleur et les abeilles seront marquées par un QR Code. Ainsi, tous ces animaux cobayes pourront être identifiés par les capteurs.
L’objectif est donc d’analyser l’écosystème entier que soit les fleurs, les arbres ou les espèces aquatiques comme les algues d’eau douce.
Des escargots feront eux aussi partie de l'étude. Ils seront plongés dans des cages remplies d’eau et filmées. « Une fois le réseau de sentinelles déployé, les capteurs connectés, les fleurs plantées, chaque escargot apathique, chaque abeille égarée, chaque oiseau plus bête que la moyenne enverra un signal au serveur du projet », précise Arnaud Ecoler, également en charge du projet à nos confrères de 20 minutes.
Un outil pédagogique
Ces données seront transférées dans un serveur central pour être analysées. Le but est in fine de créer des plateformes web : « Nous voulons en faire un système pédagogique. Nous travaillons avec les lycées agricoles de Vic-en-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées et le lycée de Pamiers », indique Maxime Cauchoix.
Pour les abeilles, le principe reste le même : « on constate que la pollution affecte beaucoup le comportement des abeilles. Par exemple, elles arrivent à moins retrouver leur ruche », ajoute le chercheur. Le but est ainsi d’observer le rôle cognitif de ces animaux.
Nous voulons observer comment ces espèces vont s’adapter aux changements climatiques.
Les stations seront placées sur 12 lieux différents en Occitanie : dans les Pyrénées, en centre-ville à l’Université Paul Sabatier de Toulouse ou encore dans le Gers. « Le but est d’observer comment les espèces d’environnements contrastés réagissent à la pollution », conclut Maxime Cauchoix.