Depuis le 2 août, la sécheresse frappe l'ensemble des départements de l'ex Midi-Pyrénées et contraint les habitants à des restrictions dans leur utilisation de l'eau. La pluie est donc très attendues mais ne devraient pourtant pas suffire mettre fin à cet épisode de sécheresse.
La pluie fait son grand retour en Occitanie. Après n'avoir vu aucune goutte d'eau tomber du ciel pendant plusieurs semaines, les orages sont enfin arrivés. Ils ont permis de faire chuter la température de plus de 15°C dans l'ensemble de Midi-Pyrénées mais aussi ont causé localement d'importants dégâts comme cette nuit à Condom dans le Gers. Quoi qu'il en soit, ces précipitations étaient attendues pour mettre fin à l'épisode de sécheresse qui frappe tous les départements, mais il n'en sera rien.
Le déficit de pluie est trop important
Depuis le début de l'année, il a très peu plus en France et notamment en Midi-Pyrénées. L'hiver a été sec, le printemps particulièrement ensoleillé et dès le mois de juin, les précipitations se sont montrées rares voire nulles. En février déjà, le prévisionniste de Météo France Pascal Boureau annonçait sur Twitter un déficit de près de 70% à Toulouse.
Le mois de juillet a été le mois le plus sec jamais enregistré depuis le début des relevés météorologiques en 1959, créant un déficit de pluie de 85% sur l'ensemble du territoire français.
Dans son dernier bulletin hydrologique, Météo France établit ce déficit à plus de 75% dans le Gers, le Lot, le Tarn-et-Garonne, le Tarn et l'Aveyron et à plus de 50% en Haute-Garonne, en Ariège et en Hautes-Pyrénées.
Même si plus de 30 mm de pluie se sont abattus localement hier grâce à l'épisode orageux, cela ne réduit pas encore assez ce déficit. Les sols sont trop secs et n'absorbent plus autant l'eau.
Les terres ont souffert très tôt de ce manque d'eau et sont désormais très sèches. Lorsqu'un sol est trop sec, l'eau n'y pénètre plus facilement, comme l'illustre lors d'une expérience un scientifique de l'université britannique de Reading dans une vidéo postée sur Twitter.
L'expérience consiste à renverser trois gobelets sur trois sols différents pour démontrer leur capacité d'absorption : un sol humide, un sol normal et un sol asséché. Elle prouve qu'une terre sèche peine à absorber l'eau du gobelet.
Des fortes pluies pourraient donc provoquer des inondations plutôt que réduire la sécheresse. De plus, pour réhydrater correctement les sols, de petites pluies plus régulières sont préférées. On préfère des pluies qui tombent de façon modérée sur une longue durée que des pluies qui tombent de façon très intense sur très peu de temps, comme c'était le cas ce dimanche où la pluie n'a pas le temps de pénétrer dans le sol", détaille sur TF1 Patrick Galois, prévisionniste à Météo France.
Les réserves en eau sont trop basses
Conséquence directe de ce manque d'eau : la baisse de niveau des fleuves et rivières. Le niveau de la Garonne dépend notamment des réserves d'eau provenant des lacs des Pyrénées. Avec la canicule du mois de juin, les fontes des neiges des montagnes des Pyrénées ont été précoces et n'ont ainsi pas pu alimenter la Garonne. Cette baisse des réserves est largement visible dans les montagnes ariégeoises.
Les nappes phréatiques de leurs côtés se rechargent surtout en hiver. "Le sol est en première position face à la pluie, c'est lui qui se sert en premier. Cela va permettre un redémarrage de la vie végétale, explique l'hydrologue Vazken Andreassian auprès de franceinfo. Mais par contre, les nappes phréatiques doivent attendre : elles se servent en dernier." Il faudra donc attendre encore quelques mois pour voir une amélioration de l'état des sols et des cours d'eau.