"On est dans le bas de la vague" : le bilan de l'hôpital de Toulouse, 18 jours après le début du déconfinement

Au CHU de Toulouse, il reste une trentaine de patients hospitalisés pour le Covid-19, dont deux en réanimation. Trois semaines ou presque après le début du déconfinement, la situation est stable. "Pour autant, nous restons prudents et en capacité de nous réorganiser si besoin", assure l'hôpital.

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Au total, ce sont 481 patients atteints du Coronavirus qui ont été hospitalisés au CHU de Toulouse. Dont 126 en service de réanimation.

Indicateurs au vert

Aujourd'hui, vendredi 29 mai 2020, ils sont une trentaine d'hospitalisés, et deux "seulement" en réanimation. "On est dans le bas de la vague", assure Marc Penaud, directeur général du CHU. "On constatait depuis plusieurs semaines une réduction de la régulation. Et ça s'est encore confirmé à partir du début du déconfinement. Sur 500 personnes dépistées via notre drive, 4 ont été diagnostiquées positives". 
Le dernier patient diagnostiqué Covid et admis en réanimation l'a été le 8 mai dernier et est depuis sorti de l'hôpital.

Pour autant, précise Marc Penaud, pas question de baisser la garde : "Nous restons prudents et en capacité de nous réorganiser si besoin. Et bien sûr, nous conservons toutes les mesures barrières, tous les dispositifs de sécurité subsistent, tout se poursuit rigoureusement".

Il peut y avoir des échanges de virus dans les jours à venir

Oui, mais les indicateurs sont au vert. Et la vie "normale" reprend peu à peu son cours à l'hôpital de Toulouse. Certes, le retour à une activité normale n'est pas encore pour demain mais le CHU est à "85 à 90 % des hospitalisations [normales]", l'activité ambulatoire à 50 % et celle du bloc est deux fois supérieure à celle d'il y a un mois. Tout ceci hors Covid". 

En réanimation, "on est revenu à notre capacité "normale", explique le docteur Béatrice Riu, chef du service. "On a retrouvé la vie d'avant, on s'habille comme avant, sans cet habillage qui était très lourd et très chronophage". 

Mais en deux heures, on est capable de remobiliser le dispositif Covid

"De belles choses"

Le pire est-il derrière nous ? Et derrière les soignants ? D'après les chefs de service présents auprès du directeur général du CHU de Toulouse, lors du point presse de ce vendredi 29 mai, il y a une certaine "satisfaction d'avoir traversé cette période". Et selon le professeur Jean-Marc Soulat, responsable de la santé au travail, "il n'y a pas de vague massive de personnels en détresse". 

Le professeur Vincent Bounes, responsable du SAMU, appuie : "Il y a eu de belles choses.  En interne, on se dit : "Tout est possible, ensemble". Et dans des délais incroyables. Les Français ont peut-être compris qu'ils avaient des hôpitaux formidables. J'espère qu'ils vont garder ça en tête. Ils nous l'ont rendu et ça nous a fait du bien !"

Restez gentils avec vos soignants

Là où l'activité reste dense désormais, c'est du côté des tests. "Depuis deux jours, on pratique des tests virologiques qui donneront des éléments importants. Un bilan sera dressé dans quelques jours. Il s'agit aussi de caractériser les souches du virus qui circulent pour comprendre les poches qui subsistent encore", explique le professeur Jacques Izopet. 

La crise sanitaire que traverse actuellement la France est analysée sous toutes les coutures, à commencer par l'hôpital lui-même. Le CHU mène de front plusieurs études : sur l'effet du confinement sur les enfants, sur les personnes âgées résidant en Ehpad, mais aussi sur l'organisation dans certains services ou la modification contrainte de l'accueil de certains malades, comme les transplantés. 

Une prime pour tous ?

Alors que le Ségur de la santé est lancé par le gouvernement, le CHU de Toulouse a souhaité, à l'occasion de ce point d'étape, apporter des éclaircissements sur la fameuse prime aux personnels. Marc Penaud a d'abord évoqué les nombreuses informations, parfois contradictoires, qui circulent à ce propos, avant d'expliquer que tous les agents présents pendant la crise bénéficieraient d'une prime de 500 euros, au mois de juin. Et que certains d'entre eux, "plus particulièrement mobilisés et en appui de nos soignants" toucheraient quant à eux une prime de 1 500 euros. "C'est un exercice compliqué de les déterminer", a reconnu le directeur général, ajoutant qu'une "très grosse démarche de négociations", était en cours.
 
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