L'Aquaparc Lauragais sur le lac de la Thésauque près de Nailloux (Haute-Garonne) a rouvert depuis début juillet pour le plus grand bonheur des utilisateurs. Nouveauté cette année : l'installation de toboggans au bord de l'eau. Mais des riverains enragent toujours contre cette activité qu'ils considèrent comme une aberration écologique.
L'Aquaparc Lauragais, situé sur le lac de la Thésauque (Haute-Garonne), collé à Nailloux, refait son apparition pour la 7e année consécutive. Mais, cet été, le parc aquatique intègre une nouveauté : des toboggans installés le long du lac, le "Waterjump". Un projet d'agrandissement qui a mis du temps à se concrétiser car une bataille entre le promoteur et les riverains s'est constituée.
"On est en train de nous mettre dehors" critique un résident
Finalement, le chantier a débuté fin 2022. Une partie du lac a notamment été déversée en octobre. La fin d'un long feuilleton sur le terrain. "C'est un projet long de sept ans qui voit le jour" avoue soulagé Nicolas Prudhomme, le gérant de la base de loisirs.
Mais dans les esprits, la colère n'est pas redescendue du côté des riverains, qui désapprouvent l'existence même de ce parc. "On ne peut que constater que le projet a été réalisé sans aucun aménagement malgré nos demandes, notamment celle de prendre en compte la possibilité d'absorption du lac, et sa capacité à gérer le nombre de personnes qui viendra" développe Philippe Labau, président de l'association Des abords du lac.
"Le souci principal, c'est que l'on a un projet surdimensionné, qui n'est pas en harmonie avec le lac. C'est un endroit magnifique, débordant de nature, qui est remplacé par une entreprise privée qui fait des sauts dans le lac. On est en train de nous mettre dehors" critique-t-il, en pointant le nombre de visiteurs espérés chaque week-end (1.200). Philippe Labau avance que ce lac avait déjà été interdit à la baignade en raison de la pollution, et que de la faune et de la flore ont disparu depuis les travaux de fin 2022.
Un projet "adapté aux conditions existantes" pour le gérant
Des arguments inaudibles pour Nicolas Prudhomme. "Ce n'est que de la diffamation. On n'est pas sur des activités dangereuses, bruyantes ou nuisibles pour l'environnement. On n'a aucun moteur, aucun rejet. Nos structures sont en bois" détaille-t-il. Il préfère se concentrer sur les arguments touristiques "pour profiter et se rafraîchir".
Il promet "s'être adapté aux conditions existantes" pour ce projet qui a "coûté tout ce que j'avais en terme d'énergie et de temps". Il rappelle que son parc "a été bien accueilli par les élus et les habitants la première saison".
Les associations de défense de ce lac n'ont pas fini de se faire entendre. Philippe Labau indique qu'un inventaire de la faune et de la flore est prévue à l'issue de cette saison estivale. "On va être attentif sur le suivi de la pollution du lac" assure-t-il, déterminé à ne pas lâcher le combat.
