Au Lac de la Thésauque entre Nailloux et Montgeard en Haute-Garonne, l'agrandissement d'une base de loisirs fait polémique. Les riverains et associations environnementales s'opposent à la construction d'un Waterjump. Les travaux devraient débuter prochainement. Une partie du lac a été vidangée.
Depuis sept ans, les riverains du lac de la Thésauque et le porteur de projet privé se disputent autour de l'agrandissement d'une base de loisirs aquatiques.
Suspendu par décision de justice depuis 2018, le chantier devrait finalement débuter dans les prochains jours. Une partie du lac a été déversée fin octobre dans la nature pour faire baisser le niveau de l'eau. Les associations de défense du lieu crient au scandale écologique.
"Une aberration écologique et économique"
Selon les associations "Les abords du lac de la Thesauque" et "Les amis du lac de la Thésauque", la vidange d'une partie du lac n'aurait pas été rendue publique et effectuée le 20 octobre dernier.
Dans un communiqué, les deux associations expliquent : "cette opération, financée avec les "deniers" publics, a vocation à couler des pieux en béton près des berges du lac afin de les consolider et ainsi accueillir un projet privé : l’un des plus grands "waterjump" de France".
Opposés à ce projet depuis plus de sept ans, les habitants et usagers du lac argumentent "ce projet controversé va être réalisé à la pire des périodes climatiques qu’ait connu notre planète. Cela représenterait, selon nos calculs, 629 piscines olympiques et la valeur de 3 ans de pluviométrie. Ce projet est une aberration écologique et économique".
Un porteur de projet peu loquace
Contacté par France 3 Occitanie, Nicolas Prudhomme, le porteur du projet de Waterjump, confirme que la vidange de 650.000 m3 d'eau a été faite à sa demande.
Il s'agit d'une opération d'entretien courante avec nettoyage des berges et arrachage de plantes envahissantes.
Nicolas Prudhomme, propriétaire de la base de loisirs du lac de la Thésauque
Le propriétaire de la base nautique avoue à demi-mot que cette vidange intervient avant le démarrage des travaux, mais il ne souhaite pas révéler la date du début des premiers coups de pelle, préférant "garder le silence" sur son projet.
Je suis serein car j'ai bonne conscience. Ce projet est utile pour le tourisme et les loisirs sur la communauté de communes Terre de Lauragais. Je crée de l'emploi local. Mes opposants sont une poignée de propriétaires qui refusent le bruit et l'affluence que ça va engendrer.
Nicolas Prudhomme, propriétaire de la base de loisirs du lac de la Thésauque
Les opposants à l'extension réclament la suspension définitive du projet ou à minima la tenue d'une étude d'impact qui n'a, pour l'heure, jamais été réalisée. "C'est la seule chose qui peut nous arbitrer" avance Philippe Labau, le président de l’association Les Amis du Lac. "Les dommages sur le lac sont déjà visibles, les canards ont disparu, le porteur de projet est en train de tuer la biodiversité aquatique."
Nicolas Prudhomme rétorque que son extension a été divisée de moitié par rapport au projet initial. Il assure également que "la préservation de la biodiversité est prise en compte. Dans notre base de loisirs, il n'y a pas de bateau à moteur, ni de musique. L'impact sur le lac sera minimum".
Rassemblement sur les berges
Pour montrer leur désaccord, les membres des associations de défense du lac et de ses abords appellent à une grande mobilisation appelée Chrysanthèmes, le dimanche 6 novembre 2022. Ils ont prévu "d'enterrer" le lac de la Thésauque et son écosystème.