La grève entamée lundi 5 février 2024 touche l'ensemble des sites de production du groupe Omya. Partout, la revendication principale est la revalorisation des salaires face à l'inflation. À l'usine de Saint-Béat, en Haute-Garonne, la CGT appuie cette demande avec un argument choc : les salariés y seraient les moins bien payés de tous les sites.
L'usine de broyage de poudre de marbre pour produits de construction est à l'arrêt depuis maintenant cinq jours. À Saint-Béat, en Haute-Garonne, une trentaine des 56 salariés suivent, depuis le lundi 5 février 2024, l'appel à la grève lancé par la CGT sur les différents sites de production du groupe Omya. Au cœur des revendications : les salaires. Surtout que localement, selon l'organisation syndicale, ils seraient bien plus bas que dans les autres usines.
À chaque site, sa grille de salaires
Selon le délégué syndical CGT local, chaque site d'Omya a sa propre grille des salaires. "Nous, on a intégré le groupe en 2014, explique François Abadie. Et chaque site, on va dire, a sa propre grille de salaires. C'est comme ça depuis des années." Cette disparité, aujourd'hui, le syndicat voudrait qu'elle soit gommée.
"Nous, on a les salaires les plus bas, et on demande à être revalorisés, comme les autres sites qui font des produits similaires." Pour avoir un ordre d'idée, François Abadie évoque une différence de salaire d'une dizaine de pourcents.
Cela fait 21 ans que le délégué syndical travaille sur le site. François Abadie est mécanicien, technicien réparateur sur la carrière qui jouxte l'usine. Son salaire a-t-il évolué au fil des années ? "Oui, reconnaît-il. Il a évolué. Mais il y a quand même des différences conséquentes entre sites. En plus, aujourd'hui, il y a l'inflation."
"Ça devient cher pour manger et vivre"
L'inflation sur les produits alimentaires, le coût de l'énergie... Tout est élevé. Et pour certains salariés d'Omya, la situation est parfois compliquée. D'où la grève pour obtenir une revalorisation salariale.
La différence entre les sites, ce n'est pas normal. Et le coût de la vie... ça devient cher pour manger et vivre. Sans parler des loisirs... Gagner mieux, c'est mieux vivre, quoi.
François Abadie,délégué syndical CGT Omya Saint-Béat-Lez
Selon François Abadie, même si les négociations sont menées au niveau national, des revendications par site sont remontées au délégué syndical central. Ce qui laisse la porte ouverte à une revalorisation spécifique à la situation locale. "Toutes les usines sont fermées, c'est une force." Et les discussions entre direction et syndicats centraux ont été entamées ce jeudi 8 février.