Prix. "On risque de devoir reprendre la hausse" : l'avenir du panier anti-inflation encore incertain dans les hypermarchés

Le ministre de l'Economie recevait le 11 mai 2023 les acteurs de la grande distribution pour évoquer, entre autres, l'avenir du panier anti-inflation. Lancée au mois de mars, l'initiative a bien pris dans certaines enseignes, y compris en Occitanie. Mais difficile de dire jusqu'à quand les prix de certains produits pourront-être bloqués.

500 produits chez les uns, 100, ou 200 produits chez les autres. Les chiffres varient mais le concept reste le même : bloquer les prix dans les rayons pour lutter contre l'inflation, et soulager le pouvoir d'achat des ménages

"On a suivi l'initiative gouvernementale, explique Frédéric Peyronnet, propriétaire de l'Intermarché d'Albi-Le Séquestre dans le Tarn. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ça a très bien fonctionné."

Intermarché a choisi de bloquer les prix de 500 références, essentiellement de ses marques distributeurs. "On a aussi nos propres unités de productions, détaille Frédéric Peyronnet. Ça nous permet d'avoir bien plus la main sur l'évolution des prix."

Baisse des prix, hausse de la demande 

Le distributeur a réduit ses marges, pour baisser les prix des produits, de 5 à 20 % pour certains. "Et les week-ends on fait des promotions sur les produits frais à la coupe, ça peut aller jusquà 40% de réduction", précise Frédéric Peyronnet. 

Résultat, une hausse de la fréquentation de son enseigne (+8% sur la même période en 2019, avant le covid, +4% par rapport à l'an dernier), mais surtout une hausse des volumes écoulés. 

"Ce qu'on perd en marge on le retrouve quasiment sur les volumes, explique-t-il. Selon les produits, il y a une hausse de la demande de 30 à 40%. Certains ont même doublés. On a parfois eu du mal à suivre la cadence pour s'approvisionner." 

Problème de communication ?

Un succès dans cette enseigne, mais malgré la communication de la grande distribution ces dernières semaines, tous les clients d'hypermarchés ne sont pas au courant de l'existence de ce panier anti-inflation. "Ils pourraient communiquer plus, parce que moi je les vois pas les prix qui baissent", se plaint un client du Super U de Belberaud, non loin de Toulouse.

L'enseigne a pourant, elle aussi mis en place un panier anti-inflation. Pour Angélique une habituée, "c'est bien, mais c'est pas assez. Chaque semaine je dépense 150 euros environ. Alors les prix, il faudrait les bloquer sur le long terme."

Vers la fin du panier ?

Prolonger le panier anti-inflation, au moins jusqu'à l'été, c'était l'objet de la réunion entre les représentants de la grand edistribution et Bruno Le Maire, Ministre de l'Economie. Pour  Frédéric Peyronnet, "on risque de devoir reprendre les hausses de prix. Jusque là on a pas répercuté, et c'est très bien. Mais pas certain que ça puisse tenir comme ça jusqu'à la rentrée."

D'autant qu'un autre paramètre n'est pas à négliger, la difficulté pour les distributeurs de négocier avec les industriels. "Avec l'inflation il y a eu un effet d'aubaine, détaille  Frédéric Peyronnet. Les multinationales en ont profité pour augmenter leurs marges.

Maintenant que le cours des matières premières redescend, les enseignes de grande distribution veulent revenir à la table des négociations. "J'attends ça, lance le propriétaire de l'Intermarché d'Albi. Avec lesproducteurs locaux on ne négocie pas les prix, mais avec les multinationales, il faut pouvoir discuter.

Les enseignes Système U ont de leur côté annoncé prolonger leur panier anti-inflation de 150 produits jusqu'à la fin de cette année. 

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