La course landaise est une tradition inscrite au cœur de la vie des villages gascons. Des Landes au Gers, en passant par le Béarn, on vous raconte son histoire. Sportive et festive, cette pratique nous offre un jeu spectaculaire entre l'homme et l'animal.
Dans le Gers, le bonheur n’est pas seulement dans le pré, il l’est aussi dans l’arène !
Parlons plus largement de la Gascogne, ce territoire qui va des Landes au Gers, en passant par le Béarn, et où l’amour de la course landaise, sport qui se pratique dans l’arène, est une histoire qui dure depuis fort longtemps.
La course landaise, patrimoine culturel immatériel
Le Ministère de la Culture indique que la course landaise est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité et en donne la définition suivante : "La course landaise est une pratique sportive et culturelle caractéristique du sud ouest de la France qui met en présence, face à face, un homme et une vache sauvage dans un espace dédié, les arènes. L’art de l’esquive est ici pratiqué à un haut niveau par un jeu d’écarts ou de sauts auquel répondent la vivacité et l’intelligence de la coursière (vache)."
La course landaise est un sport dont les origines remontent au moins au Moyen Âge, les premières traces qui attestent de jeux taurins en Gascogne datent du XVe siècle.
Au Moyen Âge, la jeunesse de Gascogne prend l’habitude d’accompagner le galop des bovins que les bouchers conduisent à l’abattoir.
FFCLFédération Française de la Course Landaise
Aussi, ce jeu, ce sport avant tout régional, est administré par une fédération créée en 1953 : la Fédération Française de la Course Landaise, agréée par le Ministère de la jeunesse et des Sports depuis 1973.
Un jeu typique où les personnages, la cuadrilla des courseurs (écarteurs, sauteurs et cordiers) est dans l’arène et appelle la vache sauvage du centre de la piste pour provoquer sa charge.
Et que fait-on dans l’arène face à cet animal qui vous fonce dessus ? On "écarte", en une passe rapide et gracieuse, c’est le rôle de l’écarteur, un des personnages importants de la cuadrilla de la course landaise. Ou encore on saute :
Spectaculaire position du sauteur à l’horizontale au-dessus de l’animal qui fonce !
Un jeu entre l’homme et l’animal qui comme la corrida se joue dans l’arène, mais où contrairement à cette dernière, à la fin du spectacle, les vaches retournent toujours paisiblement pâturer dans leur pré.
Et si les premières traces de jeux taurins en Gascogne sont attestées à la fin du Moyen Âge, soit au XVe siècle, c’est en 1830 que la course landaise est apparue sous sa forme moderne, avec la création des arènes, d’abord en bois puis en ciment.
Les arènes gasconnes
« La Gascogne est le territoire où il y a la plus grande concentration d’arènes au monde. On en compte 175. Lors de la temporada qui va du mois de mai jusqu’à la fin septembre, ce sont près de 450 courses et spectacles taurins qui sont organisés. Et chaque année, on estime que ce sont 250.000 personnes qui viennent assister à ces évènements. », nous apprend Michel Lahet de l’Association Pomarez Arènes et Traditions. Les arènes de Vieux-Boucau-les-Bains et de Pomarez, par exemple, comptent dans leur amphithéâtre 3.000 places.
S’il est difficile de chiffrer l’impact économique de la course landaise, il est certain qu’elle contribue au dynamisme du territoire. Associée aux fêtes locales, elle est dans les villes et villages gascons, le moment fort de l’année. Elle ne peut se concevoir sans musique : les harmonies et bandas animent ainsi avec entrain la course de leur localité pour le plaisir des familles, des bandes d'amis ou encore des touristes.
Et si nous sommes à Pomarez dans le département des Landes, c’est qu’ici depuis plus de 60 ans les arènes sont, elles aussi, au cœur de la vie du village. Quand les courseurs, les coursayres en gascon, sont venus les étrenner en 1957, ils se sont exclamés : « Oh Pomarez ! Mais c’est la Mecque de la course landaise ! » nous raconte encore Michel Lahet, et de rajouter : « Cela signifie que c’est le summum des arènes. Ils n’avaient jamais vu ça. Une arène couverte en France, au Mexique, en Espagne… il n’y en avait pas ! »
Ces images et ses propos sont extraits du magazine occitan de France 3 : Viure al País. L’émission consacrée à la course landaise sera diffusée le dimanche 15 septembre vers 10h30 sur France 3 Occitanie.
Toujours dans les Landes, à Mont-de-Marsan, le magazine nous emmènera à la rencontre de Christian Darrouy. Ancien ailier du Stade Montois et en équipe de France dans les années 60, il témoignera d'une période où le rugby landais brillait fortement.