Une étude européenne montre que c'est à Toulouse que le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant a le plus augmenté en France entre 2003 et 2013 (+ 31,6 %). Mais parallèlement, les chiffres de la pauvreté et de la précarité augmentent eux aussi.
L'agglomération toulousaine est celle de France où le PIB par habitant a le plus augmenté entre 2003 et 2013 : + 31,6 % (contre + 31,5 % pour Paris) avec un PIB par habitant passant de 28 773 euros à 31 833 sur la période, comme le révèle une étude européenne "Urban Europe", publiée début septembre remarquée par BFM Business.
Le record toulousain est même encore plus spectaculaire si l'on se focalise sur la seule période 2010-2013 avec 9,4 % de progression en trois ans. Un boom économique dû en grande partie à la croissance du secteur aéronautique dans cette période et à l'attractivité économique et démographique de la capitale régionale de l'Occitanie. Le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, s'est félicité de la publication de ces chiffres, même si cette étude couvre les périodes où plusieurs maires se sont succédés (Philippe Douste-Blazy jusqu'en 2004, Jean-Luc Moudenc de 2004 à 2008 et Pierre Cohen de 2008 à 2013).
Mais chaque médaille a son revers. La progression du PIB par habitant est une statistique qui établit une moyenne. Evidemment, tout le monde n'a pas vu dans cette période ses revenus augmenter autant, son mode de vie changer (en positif). Si la richesse de l'agglomération profite à certains, si son expansion économique et démographique attire beaucoup d'ingénieurs, de spécialistes des nouvelles technologies ou de cadres supérieurs, toute une partie de la population est encore à l'écart de cette florissante économie pour diverses raisons : chômage, temps partiers imposés, familles monoparentales, salaires très bas dans certains secteurs, etc. En 2015, l'Insee indiquait que Toulouse était la 3ème ville de France où l'on trouvait le plus grand nombre de personnes "pauvres", derrière Paris et Marseille : 70 219 personnes pauvres y étaient alors recensées.
Une disparité qui se retrouve également dans les quartiers : la différence de revenus est énorme entre les beaux quartiers (Côte Pavée, hyper-centre) et certains quartiers périphériques (Mirail, Izards, etc). Une différence que l'on retrouve aussi sur le plan de la valeur de l'immobilier, donc du patrimoine, comme le soulignaient récemment les notaires.