Un service d'ordre a encadré le défilé parisien des gilets jaunes. Parmi les "gros bras" se trouvait une figure de l'ultra-droite toulousaine et ex-milicien pro-russe.
Face aux casseurs et aux violences, les gilets jaunes ont, pour la première fois, mis en place un service d'ordre, à Paris. Avec son béret rouge et ses médailles, l'un des "gros bras" n'est pas passé inaperçu. Interviewé par le site d'information, le "HuffPost", le gilet jaune a été reconnu par des internautes.
Derrière le pseudonyme "Anthony" se trouve Victor Lenta. L'ancien parachutiste a confirmé son identité auprès des journalistes du HuffPost.
Condamné par la justice et exclu de l'armée
Peu après son départ du 3e RPMIa (à Carcassonne) en 2012, Victor Lenta devient un responsable des Jeunesses Nationalistes, un groupuscule d'ultra droite. Après des opérations extérieures (Opex) au Tchad, en Afgahnistan et en Côte d'Ivoire, l'ex-militaire s'occupe de la section toulousaine et plus particulièrement de la sécurité et de la formation des militants. L'année de sa "nomination", Victor Lenta, est impliqué dans une affaire de vol et d'agression d'un étudiant chilien.Ce n'est pas le première fois que son nom est cité dans la rubrique "faits divers". Il apparaît également, en 2008, s'agissant de l'incendie d'une mosquée à Colomiers. Selon nos informations, Victor Lenta est d'ailleurs condamné, par la justice, dans cette affaire. Une condamnation qui a conduit à son exclusion de l'armée.
Dans le collimateur des "Anti-Fa" de Toulouse, Victor Lenta voit ses activités étalées au grand jour. Selon une source policière, cela conduit l'ex-para à prendre le large et à quitter Toulouse.
L'été 2014, le jeune homme, alors âgé de 25 ans, prend la direction de Donestk, en Ukraine. Avec un ancien militaire français, Nikola Pervi, Victor Lenta rejoint les rangs d'une milice pro-russe. L'ex-toulousain est en charge d'une unité, "l'unité continentale". Elle est composée de volontaires aux profils variés dont une majorité n'a pas d'expérience militaire. Dans les rangs, on compte notamment un infirmier et une femme qui explique son engagement par ses convictions religieuses.
Mais l'aventure tourne court. 9 volontaires quittent l'unité et dénoncent l'incompétence de leurs chefs.
Un rôle politique au sein d'une milice pro-russe
Selon une source militaire, le rôle "opérationnel" de l'unité commandée par Victor Lenta est limitée et relève de la "vitrine politique". Un rôle "politique" qui se traduisait notamment par une forte proximité avec l'extrême-droite serbe.Le séjour en Ukraine durera 16 mois. Dans une interview donnée au media russe RT , Victor Lenta explique les raisons de son retour en France : " je suis rentré car j'estimais que j'avais fait mon temps là-bas et que ma mission était accomplie".
Victor Lenta s'est découvert, au milieu des gilets jaunes, une nouvelle "mission" : "montrer que les violences sont souvent du à des provocations policières".