Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, appelle à voter Nicolas Mayer-Rossignol au second tour de l'élection du secrétaire national du Parti socialiste. L'Occitanie a offert son meilleur score au maire de Rouen mais sans l'appui de la puissante fédération de Haute-Garonne .
La rencontre samedi 14 janvier 2023 à Toulouse (Haute-Garonne) de Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, et Nicolas Mayer-Rossignol, maire PS de Rouen, n'a rien d'un tête-à-tête entre deux grandes collectivités. La photo des deux élus, côte à côte, à valeur d'affiche électorale. Depuis le début de la campagne pour la tête du Parti socialiste, Carole Delga ne s'est jamais clairement positionnée. Sa première vice-présidente, la Tarnaise Claire Fita, a joué ces dernières semaines le rôle d'avant-garde.
"Une même vision de la société" pour Carole Delga
"Si je soutiens Nicolas, c'est parce que nous avons la même vision de la société", explique Mme Delga lors d'un point de presse à Toulouse.
Avec 30,51% des suffrages, le maire de Rouen s'est qualifié pour le second tour face à Olivier Faure (49,15% des voix). Une qualification qu'il doit largement aux militants socialistes de la région. En tête dans 10 des 13 départements de la région, l'Occitanie lui a offert son meilleur score national avec 55,2%. Il est en tête dans 10 des 13 départements d'Occitanie. Largement devant Olivier Faure. Avec de tels résultats, Nicolas Mayer- Rossignol pense sa victoire "parfaitement possible".
Carole Delga juge que la démarche de "Refondations", courant créé à l'automne par M. Mayer-Rossignol, avait bien "pris" auprès des militants. Ils "ont senti qu'il y avait un vrai collectif, une vraie attitude positive et qu'on n'était pas là pour dézinguer les autres".
La puissante fédération de Haute-Garonne vote Olivier Faure
La Haute-Garonne est pourtant la seule ombre au tableau de ces résultats. La fédération du PS 31 lui a préféré l'actuel secrétaire national, Olivier Faure. La tendance n'a rien d'étonnant. Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de Haute-Garonne, a été l'une des chevilles ouvrières de l'accord à l'origine de la Nupes, regroupant la France Insoumise, EELV et le Parti communiste.
Ce lien avec LFI est au cœur des désaccords entre les partisans d'Olivier Faure et ceux de Nicolas Mayer-Rossignol.
LFI et Jean-Luc Mélenchon au coeur des débats
"On considère que la police, elle protège, qu'elle ne tue pas", assène Carole Delga en référence à des propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, sur les forces de l'ordre, et "on considère les entreprises comme une nécessité pour créer de la richesse et après mieux la partager."
Pour autant, le maire de Rouen se veut pragmatique. Son mot d'ordre n'est pas "Stop à la Nupes". Nicolas Mayer-Rossignol souhaite avant tout revoir l'accord signé lors des dernières législatives. La ligne politique semble convenir à Carole Delga, favorable à une unité de la gauche, mais pas à n'importe quel prix.
Mais en dehors de ces résultats et de ces positionnements politiques, ce premier tour a permis aussi de constater que la forme "moribonde" du Parti socialiste. Sur 41 000 militants, à peine la moitié d'entre eux ont voté lors de ce scrutin interne.
(Avec Laurent Dubois et AFP).