Il y a les "Césars" pour le cinéma, les "Molières" pour le théâtre, il y aura désormais "le Pâtre" pour la création télé : le festival a été séduit par l'œuvre sculptée par Jean-Marie Mengue (1855-1939). Le nouveau trophée commémore aussi les 80 ans de la disparition de l'artiste né à Luchon.
La vie de Jean-Marie Mengue est digne d'un scénario de fiction. Il voit le jour en 1855 à Luchon. Enfant, il lisait le dictionnaire avant de s'endormir, après avoir gardé les troupeaux sur les pâturages au-dessus du village de Garin. Sur les montagnes du luchonnais, il sculpte déjà des morceaux de bois. Il "monte à Paris" en 1876, et ouvre un atelier dans le XVème, au 54 avenue du Maine. Il côtoie Falguière, chef de file du groupe des Toulousains, Bourdelle, devient également ami de Rodin. Traverse l’histoire de l’art porté par l’effervescence artistique du Montparnasse. Certaines de ses œuvres sont exposées à Luchon. D'autres figurent au musée des Augustins à Toulouse.
"Le Pâtre" est l'une des œuvres du sculpteur exposée au musée Salies de Bagnères-de-Bigorre. C'est Mathieu Bretillard-Mengue son arrière-arrière-petit-fils, qui a eu l'idée pour les 80 ans de la mort de son illustre ancêtre, de proposer la sculpture pour symboliser les grands prix du Festival de Luchon. Proposition qui a séduit le comité d'organisation.
"Le Pâtre pyrénéen" est déjà entré dans l'histoire. Mengue l'avait offert à Vincent Auriol alors maire de Muret, en Haute-Garonne, avant qu’il ne devienne Président de la république en 1947.
Pour devenir trophée, il a fallu que la sculpture soit redimensionnée. Les techniques les plus modernes ont été utilisées pour réduire l'œuvre. Mesures, impression en 3D au "FabLab Sapiens" à Saint-Laurent-de-Neste (65) avant d'être confiée à la fonderie "Ilhat" à Flourens (31).
Le trophée d'une trentaine de centimètres sera le premier d'une série numérotée. Il symbolisera désormais le Festival de Luchon, comme les "Césars" pour le cinéma ou les "Molières" pour le théâtre, ou encore les "7 d'or" en leur temps pour la télévision.
L'histoire du festival de Luchon, nous rappelle qu'à ses débuts, ce furent les Amoureux de Peynet, qui donnèrent leurs visages aux trophées.