Dans son jardin d'Aspet (Haute-Garonne), un homme a découvert que l'un de ses cerisiers commençait à fleurir. Un phénomène rare au mois de septembre, qui pourrait devenir de plus en plus fréquent avec le changement climatique.
La villa s'appelle "Les Rosiers", comme on peut le lire sur une plaque en faïence de Martres-Tolosane. Mais c'est un cerisier que l'on voit fleurir, en cette saison, dans le jardin de Jean-Marie Laffont, à Aspet (Haute-Garonne).
Il y a quelques jours, en ouvrant ses fenêtres, l'homme a découvert quelques fleurs blanches, parsemées dans les branches de l'arbre. Phénomène curieux, lorsqu'on sait que la période de floraison d'un cerisier se situe généralement au mois d'avril. Pourtant, cela s'explique.
Des températures trop douces
"La floraison du cerisier correspond, entre autres facteurs, à la longueur du jour", analyse Boris Presseq, botaniste au Museum de Toulouse Les journées d'automne sont semblables à celles du printemps. Le seul facteur qui bloque habituellement le bourgeonnement, ce sont les températures, plus fraîches. Mais ces dernières semaines, le soleil et la chaleur sont restés de mise, ce qui peut expliquer l'apparition de ces fleurs. "Ces dérèglements qui nous apparaissent anormaux ont toujours existé, surtout pour les arbres domestiques, ajoute le botaniste, mais ça reste anormal."
Un phénomène en développement
Avec la hausse tes températures, les hivers deviennent de plus en plus doux. Les arbres pourraient n'avoir plus d'intérêt à perdre leurs feuilles, et les garderaient toute l'année. "C'est ce phénomène qui entraîne une double floraison d'un arbre fruitier, comme le cerisier", explique Boris Presseq. Dans les décennies qui viennent, avec le réchauffement climatique, il y aura de plus en plus d'arbres en activité toute l'année, comme dans les pays tropicaux." Les plantes s'adaptent et se préparent à l'avenir.
Un réel danger pour la flore
"Ce qui est beaucoup plus inquiétant, insiste le botaniste, ce sont les fortes chaleurs, comme il y a eu à Toulouse ces dernières semaines". Sous des températures avoisinant les 40 degrés, certaines feuilles d'arbre au jardin des plantes ont carrément grillé. Si ce type d'épisode climatique se prolonge, "toute la végétation qui n'est pas méditerranéenne risque de mourir", alerte-t-il.
Boris Presseq rappelle tout de même qu'il est difficile d'évaluer toutes les facteurs qui influent sur les plantes, même nous le constatons : le dérèglement climatique à de plus en plus sa part à jouer.