Après une année sèche et chaude, la récolte 2023 en France s'annonce dans la moyenne des cinq dernières années. Autour de 45 millions d'hectolitres, dont 13 millions en Occitanie. France 3 vous propose de plonger dans ses archives pour découvrir des reportages sur les vendanges réalisés dans les années 60 et 70... Une autre époque !
Alors, ces vendanges... Bon cru ou pas ? Eh oui, quel journaliste a pu échapper au célèbre marronnier. Définition : un reportage qui revient périodiquement, comme la rentrée scolaire, le Bac, les bouchons lors des départs en vacances, le froid en hiver ou la chaleur en été.
Mais revenons à nos vendanges. Dans les années 50, elles ont toujours commencé après le 25 septembre. Dans les années 60 et 70, elles démarrent dès le 10 septembre. Et depuis les années 2000, elles n’ont jamais démarré après le 11 septembre. En Languedoc, c'est désormais vers le 20 août que l'on sort les sécateurs et les machines à vendanger, voire début août en Roussillon.
La caméra dans les vignes
On débute avec des images de grains de raisin gorgés de soleil, bien mûrs. Et le reporter d’interviewer bien évidemment des vendangeurs : "pas trop pénible comme travail ? Non, ça va, on a l'habitude. Ça fait une sortie !" lui répond une femme à l'ouvrage, chapeau de paille sur la tête. Et le maître des lieux d'un domaine de Faugères : "Alors ces vendanges ? Ça va, ça va en quantité et en qualité".
On rembobine le temps... pour atterrir dans les années 60.
Avec la vedette de l’époque, le cheval, compagnon indéfectible du vigneron. Celui-ci a 5 ans et attaque sa 2e saison de vendanges.
Avec les années 70, la mécanisation transforme le métier de vigneron. On l'appelle d'ailleurs de plus en plus viticulteur.
L’imagination est au pouvoir. Dans l’Hérault, nous avons notre Mr Geotrouvetout. "Un Montpelliérain, Monsieur Lénart, a inventé une machine à récolter le raisin. Un gros aspirateur monté sur un tracteur".
Trois hommes feront le travail de six ou huit.
Un inventeur de Montpellier.
Petit inconvénient, les grappes de raisin sont aspirées certes mais les feuilles avec ! Il faudra donc trier.
Travail, famille, amis et fête
C’est la course au progrès et à une production de masse, c'est aussi la montée en puissance des coopératives et des conflits de générations.
Pour les jeunes, l'important est de produire plus mais avec une meilleure qualité de vie. Des notions nouvelles pour les anciens.
"J'ai conseillé à mon père de venir à la coopérative mais il ne veut pas en entendre parler. Pour lui, c'est du travail de fainéant", explique un jeune vigneron au volant de son camion Citroën à plateau.
Fainéants, faut pas pousser. Les conditions de travail d’alors ne relevaient pas non plus du plus grand confort. Collecter les grappes, pressurer le raisin, stocker le moût, on y va à la bonne franquette entre amis, voisins et avec la famille, à la coopérative de Servian. Les normes sanitaires, l'âge de la main-d'œuvre, la durée et les conditions de travail, on est peu regardant.
Et puis, après la récolte, il y a les confréries. Dans les Corbières, la fanfare résonne en ce jour mémorable pour la commune. Monsieur le maire de Durban est intronisé dans la confrérie des Seigneurs de la Corbière.
"Nous vous invitons à taster ce vin de notre terroir et à clamer à l'avenir, haut et en tous lieux, ses vertus et ses qualités" annonce au micro le Grand maître.
Merci Monsieur le maire, maintenant, place à la fête. On s'amuse, on danse et l'on boit, sans modération, à cette époque... encore pas si lointaine.