Une vingtaine de policiers s'est rassemblée devant le commissariat central de Toulouse pour soutenir leur collègue parisien mis en examen jeudi après avoir tué un automobiliste lors d'une course-poursuite en scooter.
Ni banderolle, ni étiquette. Une vingtaine de policiers s'est rassemblée dans le silence vendredi à la mi-journée devant l'Hôtel de police de Toulouse.
A l'appel du syndicat Alliance Police Nationale, une série de manifestations avaient ainsi lieu ce lundi en France.
"Ce n'est pas un rassemblement revendicatif ni contestataire c'est simplement pour lui montrer que tous ses collègues sont derrière lui. On sait les difficultés de ce métier, on sait les difficultés qu'il traverse", explique un policier.
De leur côté, les proches du jeune automobiliste tué par ce policier à Paris mardi soir considèrent les rassemblements policiers organisés aujourd'hui en France comme "injurieux" et lui rendront hommage lors d'une marche blanche à Vigneux-sur-Seine (Essonne) samedi 25 août.
"Ce n'était pas un voyou, c'était un garçon qui travaillait, il menait une vie normale. Il avait juste des problèmes de permis", a déclaré l'avocat de la famille de la victime, Me Olivier Lambert.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime, Romain, conduisait une voiture avec un défaut d'éclairage et avait pris la fuite après avoir refusé de se soumettre à un contrôle de police dans le centre de la capitale.
Le policier, âgé de 23 ans, était aussitôt monté à l'arrière du scooter d'un particulier passant par là et avait pris en chasse le conducteur de la voiture, qui s'était retrouvé bloqué près de deux kilomètres plus loin.
Le policier l'aurait alors sommé de descendre mais le jeune homme aurait fait marche arrière et percuté le scooter. Le fonctionnaire aurait tiré un coup de feu, blessant mortellement l'automobiliste au thorax.
Il a été mis en examen jeudi pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique".
La famille de la victime, qui compte se porter partie civile, compte demande une requalification des faits en homicide volontaire.
Le jeune homme avait été condamné à plusieurs reprises pour conduite sans permis et refus d'obtempérer.
Voir en vidéo le reportage de Julie Valin et d'Eric Foissac :