CLS (Collecte Localisation Satellites), dont le siège est basé à Toulouse, est actuellement en train d'étudier la dérive des trois nappes d'hydrocarbures qui s'approchent de la côte est de l'île de Beauté, vraisemblablement suite à un dégazage illégal.
Depuis trente ans, CLS (Collecte Localisation Satellites), filiale du CNES (centre national d'études spatiales) installée à Toulouse, observe et surveille la Terre, grâce au système satellitaire. Parmi ses missions, la sécurité maritime.
Comme toujours dans ces cas de pollutions maritimes aux hydrocarbures, CLS a donc été mandatée par l'agence européenne de sécurité maritime pour surveiller et analyser la trajectoire des trois nappes qui menacent de s'échouer sur la côte est de la Corse. "Il s'agit de trois grands "groupes", explique Nadia Maaref, directrice de la sécurité maritime à CLS, jointe par téléphone ce samedi 12 juin, "un de 30 kilomètres de long, un de 10 kilomètres et un de 3 kilomètres, soit 45 kilomètres de pollution étalée sur 66 kilomètres".
C'est ce qu'on appelle une pollution majeure, qui n'est plus qu'à une quinzaine de kilomètres des côtes.
Prédire et retracer
CLS va assurer deux missions : prédire la trajectoire des nappes pour aider les autorités à se préparer au mieux à leur arrivée sur les côtes. Mais aussi faire une "retro-dérive", c'est-à-dire analyser d'où elles viennent précisément pour tenter de retrouver le responsable.
Car il s'agit très vraisemblablement d'un dégazage illégal. Seulement, le bateau n'est plus là et pour retrouver le fautif, il faudra aussi analyser tous les déplacements récents dans la zone. "On arrive à retrouver des responsables de cette manière", assure Nadia Maaref.
Enquête en cours
"Une analyse du trafic maritime dans la zone est en cours", confirme Dominique Laurens, la procureure de Marseille, compétente pour les affaires de pollution maritime sur le littoral méditerranéen français. Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie maritime.
L'évolution des nappes d'hydrocarbure fait également l'objet d'une surveillance par hélicoptère mais l'inévitable est sans doute en train de se produire : "Nous craignons qu'une partie de cette pollution touche les côtes corses aujourd'hui", a indiqué ce matin la capitaine de frégate Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime.