L'observatoire de la qualité de l'air en Occitanie fait le bilan sur une période de dix ans. Entre 2008 et 2018, des pollutions sont en baisse mais des progrès restent à faire.
Quelles sont les évolutions de la qualité de l'air en Occitanie et qui sont les responsables des différentes pollutions ? L'observatoire Atmo Occitanie a publié un inventaire ce mercredi 19 janvier 2022. Un bilan couvrant la période 2008-2018.
En Occitanie, on peut observer sur cette période une baisse des oxydes d’azote (-7,5%) et des PM2,5 (-8%) ainsi qu’une stabilité des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). En revanche, les ammoniacs (NH3) sont en hausse de 9%.
Des plans nationaux ont fixé des objectifs pour réduire ces pollutions en France : le Plan National de Réduction des Emissions Polluantes (Prépa) et la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC). Selon les estimations réalisées par Atmo Occitanie, les objectifs sont atteints pour les PM2,5 et les oxydes d'azote, mais de gros progrès restent à faire pour réduire les ammoniacs et les Gaz à Effet de Serre.
Des émissions d’ammoniac en hausse
Les ammoniacs (NH3) sont associés aux activités d’élevage (épandage) et à l’utilisation d’engrais. Les évaluations des émissions sont faites à partir des ventes d’engrais azoté. C’est logiquement le secteur agricole qui est à l’origine de cette hausse de 9% en 10 ans en Occitanie.
Les effets sur la santé peuvent être des irritations ou brûlures oculaires et respiratoires. Sur l’environnement cela contribue à une acidification des sols et à une eutrophisation (une dégradation d’un environnement en particulier aquatique).
Les Gaz à Effet de Serre stables
Les GES émis par le trafic routier, on le sait, ont un impact sur le réchauffement climatique. Ces émissions sont stables en Occitanie sur la période 2008-2018. Mais elles sont en augmentation sur les quatre dernières années d’observation. En effet, les émissions unitaires de Gaz à Effet de Serre issues des véhicules ne diminuent que très peu du fait de la modernisation des motorisations. Par ailleurs, les émissions sont associées au nombre de kilomètres parcourus et ce chiffre a augmenté de 8% en Occitanie en dix ans.
Les oxydes d’azote en baisse
Emis lors de la combustion principalement par le trafic routier, les oxydes d’azote (NOx) peuvent irriter les bronches et provoquer des crises d’asthme ou participer au développement de maladies cardiovasculaires et respiratoires. Ils contribuent à la formation de pluies acides et à l’eutrophisation.
En 10 ans, ils ont baissé de 8% grâce à la modernisation des véhicules et au renouvellement du parc.
Les PM2,5 en baisse
Chauffage au bois, écobuage, trafic routier, ce sont les principales causes des émissions de ce qu’on appelle les PM2,5. Ces particules inférieures à 2,5 micromètres contribuent au développement de cancers et de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Elles sont visibles parfois sur les monuments et les bâtiments qui sont alors noircis. Elles ont diminué de 8% grâce à la baisse observée de la consommation énergétique, mais aussi du renouvellement des appareils de chauffage chez les particuliers.
Les principaux secteurs responsables des pollutions
L'agriculture est responsable des émissions d'ammoniac.
Les transports routiers sont les principaux contributeurs des émissions d’oxyde d’azote et de GES.
Le véhicule le plus polluant est celui qui roule au diesel, mais une voiture à essence émet plus de Gaz à Effet de Serre (GES) :
- 117 (équivalent CO2/km/passager) pour la voiture diesel
- 126 pour la voiture essence
- 30 pour le bus
Le secteur résidentiel tertiaire est le premier contributeur des émissions de PM2,5. Plus de la moitié de cette pollution vient des systèmes de chauffage au bois en particulier.
En dix ans, la façon de se chauffer a beaucoup évolué. Voici la répartition des différents systèmes en Occitanie dans les secteurs résidentiel et tertiaire selon les chiffres de 2018 :
- L’électricité (49%) +8% par rapport à 2008
- le gaz (24%)
- le bois (14%) c’est +25% en dix ans
- le fioul domestique (9%) c’est moins 28% par rapport à 2008.
Les pistes citoyennes pour limiter les émissions de polluants
Chacun à titre individuel peut contribuer à réduire les émissions de polluants. Utiliser le vélo sur un trajet de moins de 5 kilomètres permettrait de baisser de 23% les émissions d'oxyde d'azote et les GES. En diminuant d’un degré le chauffage à la maison de 20° à 19°, on réduit d’environ 7% sa consommation et on limite d’autant les émissions de polluants.
Un changement de chaudière au gaz peut faire baisser de 35 % les émissions d’oxyde d’azote et de Gaz à Effet de Serre. Enfin, installer un poêle à bois performant peut réduire de 80% les émissions de PM2,5.
Atmo Occitanie est une association loi de 1901 avec une gouvernance partagée (Etat, collectivités territoriales, acteurs économiques et associations). Elle a une obligation d’indépendance et de transparence.