Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (UMP) estime que l'Etat devait "assumer" les dégâts occasionnés par des "voyous" lors d'une manifestation pour les zadistes samedi après-midi. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur a affirmé que tel serait le cas "comme le prévoit la loi".
Sous le titre "Ce soir, les Zadistes sont à nouveau des casseurs", le maire souligne qu'il avait pris acte du choix de la préfecture d'autoriser la manifestation qui parcourait les principaux quartiers du centre ville. Il ajoute que la municipalité avait "fait le nécessaire pour alerter les Toulousains,en particulier les commerçants, concernés par le cortège autorisé".
Plusieurs vitrines ont été entièrement cassées à coup de burin ou de masse et de nombreuses autres endommagées dans le centre ville, dans la confusion qui a suivi des jets de projectiles de manifestants et de grenades lacrymogènes par la police. La police a fait état de 17 interpellations dont huit au moment même des dégradations et les autres lors de la dispersion musclée des derniers récalcitrants vers 18h00.
"Ce soir, les Toulousains ne retiendront pas l'idée d'une manifestation mais de voyous qui - à nouveau - en ont profité pour casser et piller", dit M. Moudenc. "Si l'Etat autorise, l'Etat doit assumer. Pas les Toulousains", affirme le maire.
M. Moudenc annonce une rencontre avec le préfet dans les prochains jours, "pour faire un bilan de cette journée et pour réfléchir conjointement à la possibilité que la Ville puisse être consultée sur les questions relatives aux manifestations".
Dans un communiqué, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur a condamné "les violences et les dégradations délibérées qui ont émaillé les manifestations organisées cet après-midi à Nantes et à Toulouse" parlant" d'exactions commises par une minorité d'individus déterminés". Il précise également, "comme la loi le prévoit, les dégradations commises seront prises en charge par l’État".
Plusieurs manifestations en hommage au jeune écologiste Rémi Fraisse, tué par une grenade défensive de la gendarmerie sur le site du projet contesté de barrage de Sivens le 26 octobre 2014, se sont déjà soldées par des affrontements et des dégradations en novembre 2014 à Toulouse.