Plusieurs syndicats appellent l'ensemble des livreurs à faire grève samedi 2 et dimanche 3 décembre. Ils dénoncent la baisse des prix des commandes, notamment sur Uber Eats et Deliveroo. Ce mouvement risque d'être très suivi à Toulouse (Haute-Garonne), avec des rassemblements prévus à Jean-Jaurès.
Les livreurs des plateformes spécialisées dans la livraison de courses ou de repas sont en colère. Plusieurs syndicats (CGT, Sud et Union) appellent à faire grève samedi 2 et dimanche 3 décembre en France. Ils contestent la baisse généralisée du prix des commandes sur Uber Eats ou Deliveroo par exemple.
REPORTAGE. "Bientôt, il va falloir payer pour pouvoir travailler !" : les livreurs d'Uber Eats en grève pour protester contre la baisse de leur rémunérationhttps://t.co/TqElkj86Ap
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Certaines commandes ont baissé de 2 euros
Toulouse (Haute-Garonne) est dans le top 3 des villes où l'on se fait le plus livrer. Les livreurs sont de plus en nombreux, et suivront pour beaucoup ce mouvement de grève. L'objectif est simple : "refuser les commandes" samedi et dimanche.
"La colère est très présente" lance Yohann Taillandier, secrétaire général CGT des livreurs uberisés, lui-même livreur Deliveroo depuis 2018. "Depuis quelques temps, la précarité est décuplée. La baisse des tarifs a fait l'effet d'une étincelle. On a l'impression que ça baisse tout le temps, tout le temps."
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À Deliveroo, les livreurs n'étaient pas rémunérés en dessous de 5,10 euros par commande avant la cotisation auprès de l'Urssaf à hauteur de 22%. Aujourd'hui, c'est 3 ou 4 euros. Difficile à supporter pour les livreurs. "Ça ne vaut même pas le coup de chercher la commande et de revenir dans le centre-ville" peste Yohann Taillandier.
Les livreurs réclament donc une transparence sur cette rémunération. "On souhaite savoir comment est calculé l'algorithme. Les plateformes le refusent, on trouve ça bizarre. Cela prouve qu'il y a une subordination et ce n'est pas anodin" regrette le syndicaliste, qui espère dans le même temps que chaque plateforme prenne en charge le versement des cotisations auprès de l'Urssaf.
Selon lui, la direction d'Uber Eats ou Deliveroo "répond par des sondages, indiquant que la majorité des salariés sont satisfaits de travailler pour eux". Un manque de clareté qui crispe les livreurs, sans oublier que certains "ont peur de se faire virer" selon Yohann Taillandier. "Je reçois des livreurs en pleurs qui m'appellent car ils ont été déconnectés pour telle ou telle raison."
Pour se faire entendre, les grévistes se rassembleront devant le Burger King situé au métro Jean-Jaurès samedi à 18 heures puis dimanche aux alentours de 19 heures. Certains livreurs se mettront devant les restaurants pour inciter leurs homologues à refuser leurs commandes. "J'invite les livreurs à ne pas avoir peur et faire pression" conclue Yohann Taillandier, déterminé à peser sur les négociations avec les différentes directions.