Présidentielle 2022 : Carole Delga accusée d'instrumentaliser les transports régionaux à des fins électoralistes

La décision de Carole Delga de rendre gratuits les transports régionaux pour inciter notamment les plus jeunes à aller voter au second tour de l'élection présidentielle le 24 avril 2022 fait polémique. Différents partis politiques dénoncent "une mesure électoraliste" de la présidente de région.

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Carole Delga a fait l'annonce via son compte Twitter le 17 avril 2022 : "Afin de favoriser la participation de tous, j’ai décidé de proposer la gratuité sur le réseau #liO les 23 & 24 avril afin de permettre au plus grand nombre, en particulier les jeunes et les étudiants, d'aller voter au 2nd tour." Sous couvert de lutter contre l'abstention, l'objectif est clairement écrit noir sur blanc : faire barrage à l'extrême-droite.

"Anti-républicaine" pour le RN

Depuis, la présidente de la région Occitanie fait face à une vague de reproches issue notamment des partisans de Marine Le Pen ou d'Eric Zemmour.

"Anti-démocratie quand tu nous tiens… Transport publics gratuit grâce au frais du contribuable bien sûr, pitoyable."Utiliser des moyens publics pour emmener les gens voter, la gratuité en plus implique que d'autres contributeurs payeront ces trajets non amortis, par les impôts. C'est légal ?"Si c'était un président de région #RN qui aurait fait cela contre le #PS, (ou autre) on aurait crié au scandale !"

Un ligne également adoptée par les élus du Rassemblement national comme Julien Sanchez, maire de Beaucaire (Gard) et Louis Alliot, maire de Perpignan, pour qui cette décision s'avère "l'anti-républicaine" et "militante".

Une mesure pour inciter les gens à voter

Face à ces attaques, la majorité socialiste de la région réplique : "Nous ne demandons pas aux personnes qui empruntent ces trains et ces bus pour qui ils vont voter. Ça, cela leur appartient, réagit Christian Assaf président du groupe Socialistes et citoyens d'Occitanie. Le vote est secret. Nous utilisons les deniers publics pour inciter les gens à aller voter."

Mais l'ancien député de l'Hérault assume l'appel à ne pas voter pour le Rassemblement National : "Nous exprimons, nous, une position très claire et nous l'exprimons publiquement : pour nous le vote Marine Le Pen est une impasse. Il faut donc voter Emmanuel Macron."

Sentiment d'une défense du "système"

 Des arguments qui ne convainquent pas Sacha Briand, conseiller régional Les Républicains. "Cette mesure de gratuité des transports décidée par la présidente de Région ne sera pas spécialement efficace pour lutter contre l'abstention et ce tweet risque même d'être contre-productif" estime l'élu toulousain au micro de nos confrères de France Bleu Occitanie. La position de Mme Delga est très critiquable : utiliser la gratuité des transports régionaux à des fins partisanes, ça donne le sentiment aux gens que le "système "se met en place pour contrer Marine Le Pen. Le Parti socialiste n'a qu'à utiliser le covoiturage gratuit pour aller faire barrage à Marine Le Pen."

Le maire du Séquestre dans le Tarn, Gérard Poujade, est un ancien militant socialiste. La démarche de la présidente de région surprend l'élu qui a réalisé justement un documentaire sur l'abstention sur sa commune. "C'est étonnant comme démarche, répond-t-il à France Bleu Occitanie. Mais surtout cela ne change rien au vote. Je ne comprends même pas la formation de cette proposition." Pour le maire tarnais, l'initiative peut même s'avérer contre-productive pouvant donner l'impression aux électeurs "d'un certain mépris". 

L'utilité ou non de cette mesure sera connue dimanche soir à l'issue de l'élection présidentielle.

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