Présidentielle 2022 : à Montpellier, mobilisation contre l'extrème droite sans appeler à voter Macron

500 personnes ont manifesté ce samedi 16 avril à Montpellier, pour faire barrage à l’extrême droite lors du second tour des élections présidentielles. Un message nuancé par le syndicat étudiant SCUM qui rejette les deux candidats.

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Ils étaient près de 500 à se rassembler place de la Comédie ce samedi 16 avril à Montpellier. La qualification de Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles, le 24 avril prochain, a provoqué une onde de choc dans la ville, qui n’avait accordé que 12,43 % des voix à la candidate d’extrême droite, loin derrière Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.

C’est Michael Delafosse, le maire de la ville, qui a initié le mouvement en proposant la tenue d’un rassemblement contre l'extrême droite vendredi 15 avril, qui a rassemblé plus de 250 personnes.

Un appel au rassemblement contre l'extrême droite 

Ce samedi 16 avril, les manifestants sont sortis dans la rue à l’appel à l'appel de SCALP-No Pasaran 34. La manifestation a débuté dans le calme place de la Comédie à 14h. Dans le cortège, beaucoup d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon, comme Gaëlle. Cette trentenaire votera Macron, mais à contrecœur.

« Je suis là parce que ça fait depuis que je suis en âge de voter, je fais toujours barrage au FN » explique-t-elle . « Quand j’entends les propos de Marine Le Pen qui nie l’annexion de la Crimée avec le conflit qu’on connaît aujourd’hui en Ukraine, je ne peux pas l’accepter. Je comprends qu’il y ait un ras-le-bol général, mais je ne peux pas imaginer une France qui tombe dans l’extrême droite. »

Nuancé par un slogan« Ni Le Pen ni Macron » 

Le SCUM (Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier) a appelé les étudiants à rejoindre la manifestation pour exprimer leur opposition à Marine Le Pen mais également à Emmanuel Macron. Au-devant du cortège une banderole « ni fascisme et ni capitalisme » a été brandie, et des appels à l’abstention ont été entendus.

On a eu un second tour qui est exactement le même qu’en 2017.On a à nouveau le choix entre la peste et le choléra.

Mateo, étudiant

Les étudiants qui ont voté en grande majorité partout en France pour Jean-Luc Mélenchon, rejettent le résultat de ce second tour dans lequel ils ne se sentent pas représentés. " On a un second tour qui est exactement le même qu’en 2017.On a à nouveau le choix entre la peste et le choléra. Dans les deux cas les revendications étudiantes ne seront pas entendues. " explique Mateo, un étudiant qui a fait le choix de ne pas aller voter au second tour.

"On n'est pas d’accord avec ce qui se passe, on n'est pas d’accord avec les résultats, et il faut qu’on se fasse entendre" affirment Juliette et Lucie.

Les deux lycéennes de 17 ans n’ont pas encore le droit de vote, mais sont déjà déçues de la politique. Si elles ont du mal à appeler à soutenir Emmanuel Macron, elles rejettent en bloc l’extrême droite qu’elles considèrent comme un danger pour la démocratie. « C’est inimaginable que Le Pen arrive en tête, ce serait un cauchemar. »

C’est inimaginable que Le Pen arrive en tête, ce serait un cauchemar.

Juliette et Lucie, étudiantes

"Le problème, c’est que les gens ne lisent pas les programmes. Ils vont aller voter sous le coup de l’émotion"explique X, un autre étudiant qui avoue avoir été tenté par le vote blanc, mais qui votera finalement Macron. "Je crois que les gens n’ont pas compris réellement le message de l’extrême droite. Quand on lit les deux projets, celui de Macron est moins pire que celui de Le Pen en terme de démocratie."

Selon un sondage Elab, 38% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon n'expriment pas d'intention de vote, et voteront blanc ou nul. Une position « ni Le Pen ni Macron » qui a mené à des affrontements et au blocage de la Sorbonne ce jeudi, ainsi d'autres universités en France ces derniers jours. 

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