Présidentielle 2022. Front républicain et consignes de vote rejetés par les électeurs près de Toulouse

Dès le soir du premier tour de l'élection présidentielle, plusieurs candidats battus ont appelé à faire barrage au Rassemblement national. Des consignes de vote, l'appel au front républicain qui n'ont plus d'impact sur les électeurs et leur choix pour le second tour. Reportage à Colomiers en Haute-Garonne.

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A 9 jours du second tour de l'élection présidentielle, la campagne de cet entre-deux-tours bat son plein. Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les deux candidats à l'élection présidentielle multiplient les déplacements et les interventions médiatiques.

Une campagne d'entre-deux-tours plus suivie 

"Nous suivons beaucoup plus cet entre-deux-tours que la campagne du premier tour", nous explique Georgia. "Cette élection est importante, nous sommes inquiets face à la montée du Rassemblement National et à une éventuelle élection de Marine Le Pen !", ajoute son compagnon Jean. Ces deux retraités columérins suivent attentivement les deux candidats mais "leur choix est fait". "On a des idées bien arrêtées !", expliquent en chœur ces deux Macronistes. 

Ces deux retraités prônent l'idée d'un front républicain face à la montée de l'extrême droite. Mais ce matin-là, dans Colomiers, ils sont bien les seuls.

Le front républicain ne marche plus

En effet un peu plus loin, Akila, auxilaire de vie de 60 ans se dit "déçue" par cette campagne présidentielle, et dubitative à l’idée d’aller voter. Elle assume avoir voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Elle fait partie de ces électeurs de gauche indécis pour ce second tour.

Je ne sais pas quoi faire... Je n’ai pas envie de voter pour l’extrême droite, pas pour Emmanuel Macron non plus. Moi sa réforme sur les retraites, ça ne passe pas. Je suis auxiliaire de vie, c’est très dur comme métier à 60 ans. Alors travailler jusqu’à 65 ans ! Ce n’est pas possible. Pourtant j’avais voté pour lui en 2017. Quant à l’appel au front républicain, c’est dépassé. Ça ne mène à rien. Je pense que je vais m'abstenir le 24 avril prochain.

Alika, 60 ans auxiliaire de vie

Alika fait partie de cet électorat de gauche qui risque de peser dans la balance lors du second tour et que tentent de séduire les deux candidats à l’élection présidentielle. Mais les réajustements de programme de l’entre-deux-tours agacent les soutiens de la première heure.

Les candidats doivent défendre leur programme initial

"Je comprends qu'il y ait des ajustements de programme pour répondre aux attentes d'un plus grand nombre", explique Jean-François, ce jeune retraité d'un géant des télécoms. "Mais attention de ne pas s'y perdre non plus ! Je considère que les candidats doivent défendre leur programme initial jusqu'au bout". 

Quant aux consignes de vote, cet électeur y est indifférent. 

Je suis totalement étranger à ce que pense la personne pour qui j'ai voté au premier tour. Si des gens sont en difficulté pour se déterminer, ça peut les aider à se positionner.

Jean-François, retraité de 62 ans

En Occitanie, Carole Delga, présidente PS de la Région, Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse ont clairement appelé à voter Emmanuel Macron pour faire barrage au Rassemblement National.

Mais le front républicain qui s'était manifesté en 2002, quand Jean-Marie Le Pen faisait face à Jacques Chirac pour le second tour de l'élection présidentielle, s'est bel et bien fracturé. 

"Toutes ces consignes de vote, on n'en veut plus !"

Les plus jeunes ne semblent pas très intéressés par cette campagne présidentielle, et ce front républicain ne leur fait pas écho. 

"Les politiques ? Franchement je ne les écoute pas. Je vais juste regarder le débat le 20 avril, on verra comment ça se déroule... Pour l'instant je n'ai pas trop d'idée, je me ferai mon propre avis, seul", nous explique entre deux rendez-vous Romain, 23 ans, qui travaille dans l'aéronautique. 

Un peu plus loin, d'autres salariés de l'aéronautique sont réunis pour un déjeuner de travail. Ils semblent encore plus désabusés. "Toutes ces consignes de vote, on n'en veut plus !", nous dit Rodolphe un quinquagénaire, un brin agacé par ma question. 

Pendant des semaines de campagne, on nous dit qu'un candidat est mauvais, puis après on nous dit qu'il faut voter pour lui. A chaque fois, c'est pareil. Ces consignes n'ont aucune crédibilité à mes yeux. Quant au front républicain, il ne marche plus.

Rodolphe, salarié dans l'aéronautique

Rodolphe retourne alors boire un verre avec ces collègues qui ne souhaitent pas parler de politique. Ils avouent juste qu'ils iront voter le 24 avril.

Visiblement ce nouveau duel Emmanuel Macron / Marine Le Pen ne suscite pas un grand enthousiasme chez ces électeurs. 

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