Après sa lourde défaite au 1er tour de l'élection présidentielle, la candidate de Les Républicains, Valérie Pécresse a annoncé son intention de voter pour Emmanuel Macron. Une position loin d'être partagée en Occitanie dans les rangs du parti de droite.
Comme partout ailleurs en France, Les Républicains n'ont pas échappé en Occitanie au naufrage lors de ce premier tour de l'élection présidentielle 2022. En 2017, le candidat LR, François Fillon était arrivé en tête dans 5 885 communes en France dont 406 en Occitanie. Le département de l'Aveyron avait même placé l'ancien Premier ministre à la première place avec 20 % des intentions de vote.
Une claque pour la droite républicaine
Cinq ans plus tard, c'est l'écroulement. Valérie Pécresse n'a remporté, dimanche 10 avril, que 37 communes sur l'ensemble du territoire français dont 2 en Occitanie : 21,21 % à Gensac (Tarn-et-Garonne) et 27,59 % à La Courtète (Aude). Dans le département aveyronnais, la présidente de région chute à la 6e place avec à peine 5,84 % des votes.
Une claque pour le parti de la droite républicaine qui pourrait ne pas s'en relever. Déjà affaibli lors de la précédente présidentielle par le ralliement de plusieurs figures du mouvement à Emmanuel Macron, fraîchement élu, les fractures au sein de cette famille politique apparaissent au grand jour.
Des élus LR prêts à voter Macron, d'autres non
Dès 20 h 20, dimanche 10 avril, Valérie Pécresse appelle à voter Emmanuel Macron pour le second tour afin de faire barrage à Marine Le Pen. Principal soutien de la candidate en Occitanie, Jean-Luc Moudenc a attendu avant de donner son positionnement sur le sujet. Dans un tweet, le maire de Toulouse reconnaît sa déception face au score de Valérie Pécresse qui présentait selon l'élu LR "le projet le plus solide, le mieux financé, loin des slogans faciles et de toute démagogie." Pointant du doigt le programme de Marine Le Pen, sans évoquer de jugement moral sur la candidate de l'extrême droite, Jean-Luc Moudenc révèle sans grande surprise que sa voix ira au deuxième tour à Emmanuel Macron.
Une décision bien éloignée de celle de Brigitte Barèges. La maire de Montauban n'a "aucune estime pour Emmanuel Macron à titre personnel", comme elle l'a indiqué à notre confrère de 100% Radio. Pour l'élue du Tarn-et-Garonne, Emmanuel Macron est un homme "profondément de gauche" qui "s'est toujours travesti dans tous les domaines". Brigitte Barèges n'écarte pas la possibilité d'apporter sa voix à Marine Le Pen.
Une ligne proche de celle adoptée par le conseiller régional d'Occitanie, Bernard Carayon, et de son fils Guilhem, candidat aux élections législatives dans la 3e circonscription du Tarn. L'un comme l'autre assurent ne pas vouloir apporter leurs voix au candidat de La République en Marche, après avoir "pendant 5 années (...) combattu la politique d’Emmanuel Macron". Sans préciser pour autant s'ils allaient voter Marine Le Pen.
7 millions d'euros pour la survie de Les Républicains
Une autre figure de Les Républicains, Aurélien Pradié, secrétaire général de LR et député du Lot, n'a pour l'heure toujours pas fait connaître sa décision pour le second tour.
Mais en dehors de ces divisions, c'est la disparition complète du parti qui se joue actuellement. Valérie Pécresse a lancé un appel à la générosité des Français pour "boucler le financement" de sa campagne.
La candidate n'a pas atteint le seuil de 5% nécessaire au remboursement de sa campagne et ne sera pas remboursée de "7 millions d'euros" de frais.