Un groupe de chercheurs et chercheuses du CNRS et de l'université de Toulouse réalise une enquête participative sur la façon dont les citoyens, électeurs ou non, s'informent sur l'élection présidentielle à venir. Elle est ouverte jusqu'à samedi 9 avril. En ligne.
Des chercheurs et chercheuses en sciences sociales du CNRS et de l’Université Paul Sabatier, enquêtent sur la manière dont les Français s'informent sur la présidentielle. Ils souhaitent découvrir comment internet et les réseaux sociaux ont changé notre façon de nous informer, en particulier sur des sujets politiques.
"Comment s’informent les futurs électeurs et électrices à la présidentielle 2022 ? À quels réseaux d’information et d’influence sont-ils exposés pendant la campagne ? Comment et auprès de quelles populations des sources peu fiables se diffusent-elles ? Certains types de médias comme la presse régionale sont-ils moins concurrencés que d’autres par les sources alternatives diffusées par des collectifs de citoyens et de citoyennes ?" Autant de questions auxquelles les chercheurs espèrent trouver des réponses.
Qui lit ou regarde quoi ?
"On souhaite connaître les pratiques des Français, les médias qu'ils préfèrent, à quel moment ils les consomment, la représentation qu'ils en ont et celle qu'ils ont des journalistes", précise Nikos Smyrnaios, enseignant chercheur spécialiste des médias numériques à l'Université de Toulouse.
"On sait que toute période électorale est caractérisée par une consommation des médias plus intense, poursuit-il. Là, on a eu la pandémie, la guerre en Ukraine et cette campagne pour la présidentielle. L'intérêt n'est pas réparti de la même façon dans la population. Notre objectif est de comprendre quelles sont les différences".
1.300 questionnaires déjà remplis
L'équipe a déjà collecté les données de plus de 1.300 questionnaires. Des informations précieuses qui permettent de mieux appréhender les comportements de certaines catégories de populations comme les jeunes par exemple. C'est aussi l'occasion de cerner le sens de la structuration des relations entre les individus : comment les opinions se forgent par des discussions, des interactions avec d'autres personnes.
Le questionnaire circule depuis février et il est ouvert jusqu'à la veille de l'élection. Il s’adresse à toutes les personnes majeures de nationalité française, qu’elles vivent en France (métropole ou DOM) ou à l’étranger. Il suffit d'une vingtaine de minutes pour y répondre. Les réponses sont confidentielles et anonymes, stockées sur un serveur sécurisé accessible aux seuls chercheurs concernés par l'enquête. Pour participer, cliquer sur ce lien.
Exposition aux fake news
Les chercheurs publieront une première analyse dès le 10 mai. Par la suite, ils ont prévu de confronter leurs résultats avec d'autres universités comme celle de Grenoble qui a réalisé une étude similaire. Ils approfondiront leurs analyses et réflexions dans un deuxième temps.
"Dans le cadre de cette enquête, les scientifiques proposent un autre questionnaire aux administrateurs de pages politiques sur Facebook et vont aussi analyser des corpus de messages postés sur Twitter, Facebook et Instagram", précise le groupe de cinq chercheurs toulousains. Objectif : mieux comprendre la place des réseaux numériques et de l’entourage dans le lien à l’information et aux sujets politiques ainsi que dans l’exposition aux fake news. Vaste et intéressant programme...