Suite au projet abandonné par la métropole, l'Etat a lancé un appel à idées qui prend fin ce lundi 31 octobre. Parmi les candidats, le Conseil départemental, qui propose notamment d'y installer un collège et des logements.
Quel avenir est réservé à la prison Saint-Michel de Toulouse ? Une question qui depuis 2009, date de départ des derniers détenus, demeure sans réponse. Pour tenter de trouver une nouvelle fonction à ce bâtiment abandonné depuis plus de 10 ans, l’Etat a lancé un appel à idées en juillet dernier. Les candidats souhaitant récupérer les clés de la bâtisse implantée en plein centre-ville avaient jusqu’à ce lundi 31 octobre pour déposer leur dossier.
Si l’Etat a autant attendu avant de s’ouvrir aux propositions, c’est parce qu’un autre projet avait été retenu pour cette prison, lieu mémoriel de la Seconde guerre mondiale.
Une proposition suspendu par la Métropole
En 2015, la mairie de Toulouse, déjà gestionnaire du Castelet, propose d’y installer un nouvel auditorium pour l’orchestre national du Capitole, un parking souterrain ainsi que quelques logements et jardins. Suite à une étude confirmant la faisabilité du chantier, l'État accepte l’idée et, après négociations, fixe un coût de cession à 5,5 millions d’euros contre les 11 millions d’euros attendus au départ.
Une offre alléchante mais qui ne sera valable que pendant six mois afin d’accélérer la vente. Mais la métropole, qui n’obtient pas d'aide financière ni de l’Etat et ni de la Région, décide finalement de faire machine arrière et suspend le projet. Retour à la case départ.
"Cet auditorium nécessite, au bas mot, 150 millions d'euros, et - comme cela a été le cas à Paris pour la Philharmonie par exemple - un cofinancement de tous les partenaires, en particulier celui de l’Etat. A partir du moment où il n'y a pas eu cet engagement de l'Etat, nous avons différé le projet. Acheter pour acheter, sans financement, n'a aucun intérêt, répond Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole. Je continue néanmoins à militer pour un auditorium pour notre orchestre, à Saint-Michel ou ailleurs à Toulouse".
L’Etat, déterminé à donner une seconde vie à cette prison historique, a décidé d'accueillir de nouvelles propositions de reconversion alliant "une vocation artistique et culturelle, pour une partie des bâtiments, et une vocation mémorielle, pour l'autre partie".
Le Conseil départemental candidat favori des riverains
Parmi les candidatures, figure celle du Conseil départemental en collaboration avec des associations de quartiers et d’anciens combattants. Le projet prévoit notamment la construction d’un lieu culturel et d'un collège. Une idée bien accueillie dans cette zone qui manque de ce type d’établissement scolaire.
Des logements à destination de jeunes et de seniors figurent dans le projet. A cela s'ajoutent des habitations en bail réel solidaire, dispositif peu déployé sur Toulouse qui permet l’accession pour les primo accédants à des prix abordables. "L’enceinte de la prison s’ouvrira également sur le quartier via la création d’un lieu de déambulation qui s'accompagne d’une mise en valeur paysagère", ajoute le conseil départemental.
"On est content que ce soit un projet public, qui comprend un volet logement et éducation qui peut profiter à tous", confie Guillaume Drijard, président du comité de quartier Saint-Michel. L’organisation craint que le projet retenu par la préfecture ouvre la voie à une démolition partielle de ce lieu de mémoire.
"On est pleinement favorable à ce que le dialogue puisse se poursuivre entre le département et l’Etat. Malheureusement, on n'a pas de visibilité sur la suite et on espère que l’Etat ne se tournera pas vers un promoteur immobilier dont le but est juste de gagner de l'argent", souffle ce dernier.
Les négociations démarreront à 5,5 millions d'euros, conformément à la somme acceptée précédemment par l'Etat. Pour l'instant, aucun détail sur les projets reçus par la préfecture n'a été communiqué.