Toulouse attire de moins en moins les familles, c'est ce que révèle une étude publiée par l'agence d'urbanisme et de l'aménagement de la ville rose. Conséquence la natalité et les effectifs scolaires sont en baisse. La faute au Covid et aux prix de l'immobilier.
La ville rose continue d'accueillir de nouveaux habitants mais de moins en moins de familles. Depuis la crise du Covid et la hausse du coût de l'immobilier, elles préfèrent s'installer en périphérie. 2300 familles ont quitté Toulouse en 2020 contre 1400 en 2014 en raison des prix de l’immobilier.
Explications.
Future 3ème ville de France
La ville de Toulouse et son agglomération n’ont jamais été aussi attractives qu’au cours des dernières années. Avec une moyenne de 5 300 nouveaux habitants par an, la ville connaît une croissance démographique inédite. Au point que la ville rose s'apprête à devenir la troisième ville la plus peuplée de France, derrière Paris et Marseille.
L’attractivité de Toulouse dopée par des indicateurs de reprise d’activités https://t.co/UthUuFCxqQ pic.twitter.com/j7SMy9w8UG
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) March 29, 2022
Avec quatre habitants sur dix âgés de 20 à 39 ans, elle fait déjà partie des villes les plus jeunes. Mais cette vitalité cache une autre réalité qui interroge. Les familles avec enfants ont choisi de s'installer en périphérie. Un phénomène visible depuis 3 ans.
Moins de naissances en ville
Alors qu'il était régulièrement en hausse, le nombre d’élèves scolarisés en primaire dans les écoles publiques et privées sous contrat toulousaines a diminué pour la première fois à la rentrée 2020. Un phénomène lié à la baisse de natalité.
Parallèlement, les communes de banlieue et de la couronne périurbaine observent une augmentation inédite de leur natalité et des effectifs scolaires durant la même période. Si les départs de familles toulousaines vers les communes périphériques ne sont pas nouveaux, ils semblent s’être intensifiés depuis la pandémie.
L'immobilier rare et cher
C'est indéniable, la crise du Covid et le confinement ont donné aux familles une envie d'espace et de plein air. Mais cet exode vers la périphérie s'explique surtout par la problématique du logement. À Toulouse, l’offre en grands logements est faible et elle se combine à des niveaux de prix de plus en plus élevés.
Le prix du mètre carré atteint des sommets en centre-ville. Et avec l'inflation et la hausse des taux d'intérêt, beaucoup de ménages ne peuvent accéder à la propriété car les salaires ont augmenté 5 fois moins vite que le prix des appartements. Résultat : dans la couronne périurbaine, les ventes de logements de 4 pièces ou plus ont progressé de 17 % en 3 ans, alors qu'elles ont diminué de 7% en ville.
L'étude de l'AUAT pointe du doigt cette "fracture", déjà existante à Paris, avec en centre-ville des étudiants, des jeunes actifs et des ménages aisés et en périphérie des familles avec enfants de plus en plus nombreuses. Un nouvel équilibre démographique qui ne remet cependant pas en cause l'attractivité de la ville rose.