Les deux enfants de Bernard Maris, l'économiste toulousain assassiné dans la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, sont venus témoigner devant la cour d'assises spéciale de Paris, ce vendredi 11 septembre, évoquant la "générosité" et la "tendresse" de leur père.
Les lecteurs de Charlie le connaissaient sous son nom de plume : "Oncle Bernard". Un pseudonyme tendre parfaitement adapté à la personnalité de cet économiste et écrivain, qui aimait mettre à la portée des autres ses connaissances et ses idées.
Bernard Maris a été assassiné par les frères Kouachi, le 7 janvier 2015, alors qu'il se trouvait en conférence de rédaction à Charlie Hebdo, le magazine satirique où il collaborait et dont il a même été directeur adjoint.
Sa mort, comme celles de ses collègues, a été une véritable onde de choc en France, suscitant beaucoup d'émotion, jusqu'à Toulouse, sa ville natale.
Bernard Maris était né dans la ville rose en 1946. Diplômé de l'Institut d'études politiques en 1968, agrégé de sciences économiques en 1994, il était devenu enseignant dans ces deux établissements toulousains. Bernard Maris a été inhumé à Montgiscard, en Haute-Garonne, département où désormais une rue et une école portent son nom.
Mais c'était un Bernard Maris bien vivant qui a été évoqué aujourd'hui, vendredi 11 septembre 2020, à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris, qui juge depuis début septembre quatorze personnes accusées de soutien logistique aux frères Kouachi mais aussi et surtout à Amédy Coulibaly, auteur de l'attaque contre une policière de Montrouge et contre l'Hyper Cacher de Vincennes.
Sa fille a décrit un homme "généreux, un être profondément vivant, généreux, protecteur". "Quand on était dans la voiture, il me disait "regarde comme le ciel est beau", a raconté sa fille, en évoquant la "douceur" et la "tendresse" du chroniqueur de Charlie.
"On ne peut pas perdre quelqu'un comme ça, on ne peut pas perdre son père dans ces conditions-là", a ajouté la jeune femme, avant de confier, la voix brisée par l'émotion, la détresse qui est la sienne lorsqu'elle repense à l'attentat.
Avant elle, le fils de Bernard Maris avait évoqué son amour et sa "fascination" pour son père. Avant de déclarer :"Les gens de Charlie, je suis avec eux dans leur combat. De mon côté, je continuerai à me battre à ma manière, c'est-à-dire en souriant, en continuant à me lever pour rire. Il ne faut pas avoir peur, il faut continuer à vivre, à rigoler, pour vivre libre".Je pense qu'il a eu peur, ça fait tellement mal d'imaginer cette terreur (...) J'aurais aimé être avec lui. Evidemment, il ne faut pas, mais j'aurais aimé être avec lui pour lui tenir la main, lui dire "ne t'inquiète pas, ne t'inquiète pas".