Dans l'affaire du meurtre de Patricia Bouchon, l'ADN n'a pas "parlé" autant que l'auraient souhaité les enquêteurs. Malgré de très nombreuses analyses.
1 600 prélèvements, 200 profils génétiques maniés. Et au final, une grande "frustration", de l'aveu même du président de la cour d'assises de Haute-Garonne.
Le biologiste chargé des analyses, Christian Doutremepuich, a soutenu ses conclusions, durant plus de deux heures, ce lundi 25 mars 2019. Il a analysé des prélèvements effectués sur le corps et les vêtements de Patricia Bouchon, sur la scène de crime. Et plus tard, sur de nombreux vêtements et chaussures de l'accusé, Laurent Dejean.
On trouve sur la victime de nombreuses traces de sang, son ADN et deux traces différentes d'ADN masculin partiel, l'une sur son tee-shirt, le second sur le bonnet de son soutien-gorge.
Ces traces ne correspondent pas à l'ADN de l'accusé mais envoyées au FNAEG (fichier national automatisé des empreintes digitales), elles ne donnent rien.
Sur les effets de Laurent Dejean saisis trois ans après le meurtre, on ne retrouve aucune trace de Patricia Bouchon.
"Des preuves peuvent disparaître, bien sûr", explique Christian Doutremepuich. "De plus, par contact, des personnes peuvent déposer des cellules et d'autres, aucune". Par exemple, on n'a retrouvé aucune trace d'ADN de Christian Bouchon, son mari, sur le corps de la victime.
Cette science comporte encore une part de mystère. Et l'avocat de la défense de conclure : "Nous sommes ici pour trouver des preuves, pas des hypothèses".