Le Blob, fascinant corps unicellulaire jaune, est une nouvelle fois au cœur d'une étude scientifique d'ampleur. 15 000 volontaires en France et à l'étranger ont collaboré avec le CNRS pour observer les effets du dérèglement climatique sur cet organisme si particulier. Et la chaleur intense ne lui plaît pas. On vous explique pourquoi.
"Derrière le blob, la recherche", une expérience de science participative du CNRS, a proposé à 15 000 volontaires d'hydrater, de nourrir puis de simuler des vagues de chaleurs autour du blob. Les participants ont accueilli l'organisme chez eux avec des durées variant d'une semaine à un mois. Le journal Ouest France publie les premiers résultats de cette expérience scientifique XXL portée par le CNRS et sous la conduite d'Audrey Dussutour, "la mère du blob".
Science participative
L'objectif de cette expérience : étudier les effets du changement climatique sur ce petit organisme de couleur jaune, ni animal, ni végétal. En tout ce sont 6900 protocoles qui ont été renvoyés au Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA) de Toulouse et à Audrey Dussutour, la biologiste responsable du programme.
Et Audrey Dussutour, "la mère du blob" n'en est pas à son premier coup d'essais d'expériences XXL, en 2021 ce sont 4 500 classes scolaires dans le cadre de l'opération de sciences participatives Élève ton blob, qui avait pris soin de l'organisme pour l'étudier.
Sensible à la chaleur
Deux espèces ont été étudiées : Badhamia utricularis et Physarum polycephalum. Elles ont souffert de la hausse de température mais c'est surtout Badhamia qui y est plus sensible. Lors d'une vague de chaleur de six jours entre 30°C et 32°C, 80 % des organismes sont morts. Selon les propos de la chercheuse dans le quotidien Ouest France, "plus la durée de la vague de chaleur est importante, plus elle est longue plus elle est mortelle" .
De plus, la chercheuse observe qu'une vague de chaleur courte mais plus intense aussi destructrice. 75 % des blobs Badhamia sont morts lorsqu’ils étaient exposés durant deux jours à des températures de 32 à 34 °C.
Cette expérience alerte sur les dangers du dérèglement climatique sur ces organismes unicellulaires, très important pour la bonne santé de nos forêts. En effet le blob et tous les organismes de la famille des myxomycètes mangent de la matière organique qu'ils digèrent puis rejettent sous la forme de minéraux. Ceux-ci servent ensuite à nourrir les plantes, témoignait Audrey Dussutour à France Info.