Le mois de juin 2024 a été le plus chaud dans le monde. Depuis un an, des records de températures sont battus chaque mois. Pourtant, en Occitanie, on constatait jusqu'ici une fraîcheur anormale pour la période estivale. Comment cela est-ce possible ? La météo ne fait pas le climat.
Le mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde était... ce mois de juin 2024. L’observatoire européen Copernicus l'a annoncé, lundi 8 juillet. Il bat ainsi le record déjà exceptionnel de juin 2023. Cela fait maintenant 1 an que les records mensuels de températures sont ininterrompus. "La température moyenne mondiale sur les douze derniers mois, de juillet 2023 à juin 2024, est la plus élevée jamais enregistrée", selon Copernicus.
June #Temperature highlights from #C3S. Last month was:
— Copernicus ECMWF (@CopernicusECMWF) July 8, 2024
🌡 globally warmer than any previous June on record, at 0.67°C above the 1991-2020 average;
🌡 the 13th month in a row that is the warmest on record for the respective month of the year.
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Carlo Buontempo, directeur du service du changement climatique de Copernicus (C3S), assure que "cette situation met en évidence un changement important et continu de notre climat. Même si cette série d'extrêmes prend fin à un moment donné, il est certain que de nouveaux records seront battus à mesure que le climat continuera à se réchauffer". Il ajoute que "ce phénomène est inévitable, à moins que nous n'arrêtions d'ajouter des gaz à effet de serre dans l'atmosphère et dans les océans".
De basses températures dans le Tarn
Pourtant, en France et notamment en Occitanie, les températures étaient proches ou inférieures aux normales de saison. À Albi (Tarn), le 2 juillet, la barre des 20°C n'était même pas atteinte. Sur la page de Tarn Météo, on apprend même qu'avec 19,6°C de température maximale, il s'agit du 2 juillet le plus frais depuis 1995.
Et sur les monts Lacaune, la maximale n'a pas dépassé les 13°C. Une fraîcheur inédite pour la saison qui serait favorable pour les glaciers de haute montagne. Est-ce vraiment le cas ?
Il ne faut pas confondre météo et climat. Le temps qu'il fait à un moment précis, dans un lieu donné, n'est pas le reflet des valeurs moyennes d’un ensemble d’événements météorologiques mesurés sur de longues périodes. Et c'est lorsque des événements météorologiques se répètent fréquemment, qu'on peut en conclure que le climat change.
Les glaciers des Pyrénées en voie de disparition
C'est pour cela que les glaciers des Pyrénées n'échappent pas à la fonte. Le glaciologue Pierre René le constate : "Il est impossible de revenir en arrière". Dans un mini-essai, paru début mai 2024, aux éditions Cairn, il raconte qu'en 1850, on comptait 100 glaciers dans les Pyrénées, tandis qu'en 2023, on en comptait 20. "Ces dernières années, c'est un glacier par an qui disparaît et ceux qui restent sont très mal en point, agonisants", explique-t-il. Ils sont tellement petits et vulnérables que dans une quinzaine d'années, il n'y en aura plus."
Si leur extinction a débuté il y a une centaine d'années, on constate une bascule à partir des années 80, lorsque le réchauffement climatique engendré par l'activité humaine s'est fait ressentir.