Réduction des vols, disparition des navettes, arrivée de la low cost Transavia : tout ce qu'il faut savoir sur le départ d'Air France d'Orly

Air France annonce mercredi 18 octobre modifier la stratégie de son offre domestique. Les villes de province comme Toulouse, Marseille ou Nice ne seront plus desservies au départ d'Orly à partir de 2026. Des changements auxquels vont devoir s'adapter les passagers.

C'est un big bang que vient d'annoncer Air France, mercredi 18 octobre. La compagnie aérienne française va profondément modifier sa stratégie de desserte aérienne domestique. Principal changement, à partir de 2026, Air France cessera tous ses vols directs entre les villes de province et l'aéroport d'Orly. Ils seront déménagés à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle. Alors, comment Air France justifie-t-elle cette décision et quelles en sont les raisons ? Et quelles peuvent être les conséquences ? Éléments de réponse. 

Une baisse du marché aérien

La crise du Covid, mais aussi la question du réchauffement climatique, ont fortement impacté l'industrie du transport aérien. Air France assure être confrontée à des facteurs qui ont transformé les habitudes de voyage comme l'essor de la visioconférence, la réduction des déplacements professionnels et le déplacement des passagers vers d'autres modes de transport, comme le train. Ces facteurs auraient entraîné une baisse significative de la demande pour les vols intérieurs directs, comme ceux en direction de Toulouse. "Entre 2019 et 2023, le trafic sur les liaisons domestiques au départ d’Orly a baissé de 40%, et même de 60% pour les allers-retours journée" indique la compagnie aérienne dans un communiqué de presse.

Adieu Orly pour Air France

La compagnie française a décidé de réorienter sa stratégie en conséquence avec deux axes principaux à partir de 2026 : 

  •  L'ensemble de ses vols domestiques et internationaux s'effectura désormais au départ de son hub de Paris-Charles de Gaulle. Seule exception, et conformément au cahier des charges de la Délégation de Service Public (DSP) : les liaisons Air France de/vers la Corse resteraient assurées depuis Paris-Orly. Air France respectera ses engagements et a soumis une candidature conjointe avec Air Corsica pour le renouvellement de cette DSP à compter de 2024, souhaitant ainsi s’inscrire dans une desserte durable de la Corse.
  • La compagnie Transavia serait l’opérateur de référence du Groupe Air France au départ de l’aéroport de Paris-Orly. C'est la compagnie low cost qui sera appelée à partir de 2026 à assurer les dessertes de Toulouse, Marseille et Nice depuis l’aéroport de Paris-Orly.

De nouvelles orientations qui annoncent la disparition des navettes Air France. Une décision totalement innatendue. Le 6 octobre dernier, l'aéroport Toulouse-Blagnac communiquait encore sur les navettes d'Air France sur ses réseaux sociaux. Contactée la direction de l'établissement aéroportuaire n'a pas souhaité réagir.

Des conséquences sur le nombre de vols et les salariés basés en province

Le nombre de vols entre Paris et les villes de province sont appelés à diminuer, comme l'indique le communiqué d'Air France : "Les capacités du Groupe entre Paris et Toulouse, Marseille et Nice seraient maintenues à hauteur de 90% de leur niveau actuel, et à 100% pour les liaisons entre Paris et les Outre-mer." 

Conséquence directe : les employés d'Air France en province seront impactés, même si la compagnie estime que "l’impact de cette évolution sur l’emploi sur les escales de Toulouse, Marseille et Nice serait limité, et géré uniquement sur la base de mobilités ou de départs volontaires. Les bases des personnels navigants sur ces escales seraient maintenues." Les employés de Paris seront réaffectés sur Paris Charles de Gaulle.

L'inquiétude à Toulouse

Les réactions n'ont pas tardé à se faire entendre. Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc n'a pas caché son inquiétude : "Je prends acte avec une extrême vigilance de la décision du groupe @AirFranceKLM de confier la liaison entre Toulouse et Paris à sa filiale Transavia à horizon 2026. Qu’il soit bien clair que cette évolution ne saurait avoir pour conséquence une diminution du niveau de service, notamment de la fréquence, des vols entre Toulouse et la Capitale. Au moins jusqu’à la mise en service de notre future LGV. Je demande donc qu’un engagement solennel soit pris publiquement dans ce sens. Pour les habitants et acteurs économiques de #Toulouse et de sa métropole qui n’ont d’autre choix pour se rendre physiquement à Paris, l’offre et la qualité de cette liaison aérienne sont essentielles."

La présidente d'Occitanie, Carole Delga exprime le même point de vue : "Cette décision est un nouveau coup dur pour nos territoires. Les expériences passées plaident en ce sens. La bascule des lignes vers Toulon et Montpellier sous la bannière Transavia a entrainé une baisse criante de la qualité de service, multipliant les retards et les annulations. Actionnaire d’Air France, l’Etat peut peser dans ce type de décisions prises au seul regard d’intérêts financiers, au détriment d’une vision de l’aménagement du territoire national."

Un sentiment partagé par les salariés qui s'interrogent sur l'avenir de la marque Air France sur le territoire français dans les années à venir.

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