A l'approche des manifestations prévues le 31 janvier, différents syndicats étudiants organisent des assemblées générales afin de structurer leur mobilisation contre la réforme des retraites. Sur le campus de l'université Toulouse 1 Capitole, cela n'était pas arrivé depuis plus de dix ans.
Sur les campus des facs de Toulouse, un vent de contestation commence à se lever. Nombreux à défiler dans les rues lors de la journée de grève nationale du 19 janvier contre la réforme des retraites, les étudiants se préparent déjà entre les murs de leurs établissements pour la prochaine mobilisation du 31 janvier.
Convaincre de se mobiliser
Entre deux cours, Erell, membre du collectif étudiant Le Poing Levé, presse le pas pour se rendre sur le parvis de la faculté du Mirail. Tracts à la main, elle attrape à la volée ses camarades pour les convaincre de rejoindre le mouvement. L'étudiante en Philosophie jure n’avoir jusqu’ici jamais entendu un étudiant favorable au recul d’âge de départ à la retraite.
Tous sont opposés, mais ne voient pas la nécessité d’aller manifester, elle le concède. "Il y a toute une nouvelle génération d’étudiants dans la fac qui n’ont jusqu’ici jamais connu de mobilisation de la sorte. C’est la génération Covid et fac fermée", estime l’étudiante.
Le tout saupoudré "d’une certaine pression sur les absences et les examens" et d’une "campagne médiatique sur les plateaux de télé qui tourne en ridicule les étudiants qui souhaitent se mobiliser", ce qu’elle a d'ailleurs déjà dénoncé dans une vidéo très relayée sur Twitter.
Pour la jeune étudiante, il est nécessaire que les étudiants se saisissent de cette crise sociale pour défendre leurs droits et ne pas s’enfoncer un peu dans une précarité qui les pousse déjà à "cumuler les jobs étudiants pour s’en sortir".
Se réunir pour s'organiser
L’autre objectif de ces syndicats étudiants est de convaincre de la nécessité d’assister aux assemblées générales pour organiser au mieux la lutte et les prochaines journées de manifestation. Au Mirail, fief des mobilisations étudiantes, et à Sciences Po, elles auront lieu ce jeudi. Mais ce mercredi, le rendez-vous est donné à la faculté de droit. "C’est vraiment un événement parce que ça fait dix ans qu’il n’y a pas eu ce genre de mobilisation ici !", s’enthousiasme Astrid, étudiante en troisième année de droit et élue au conseil de la faculté.
Au programme : débat sur la réforme des retraites, organisation pour tracter et coller des affiches et préparation de la journée de mobilisation du 31 janvier.
Si la question d’un blocage de la faculté est évoquée du côté du Mirail, l’idée n’a pas été retenue du côté d’UT1 qui, pour rappel, avait continué d'accueillir ses étudiants en mai 68. "On considère que c’est un moyen d’action utile pour les étudiants voulant se mobiliser mais soucieux de leurs absences, défend Erelle du collectif Le Poing Levé. Mais également pour permettre la mobilisation du personnel et des enseignants précaires qui ne peuvent pas partir en grève reconductible. Mais pour l'instant, ça n'est pas à l'ordre du jour".
À l’image de ces facultés toulousaines, une dizaine d’autres établissements d'études supérieures ont prévu de tenir des assemblées générales cette semaine à l'horizon des manifestations prévues le 31 janvier prochain.