Réforme des retraites : ce que craignent les salariés de la Carsat de Toulouse

En ce premier jour de débat parlementaire sur le projet de réforme des retraites, une centaine de salariés de la Carsat (Caisse d'Assurance Retraite et Santé Au Travail) s'est rassemblée devant la préfecture de Haute-Garonne à Toulouse. Ils s'inquiètent pour l'avenir du système de sécurité sociale.

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Ce lundi 17 février marque l'ouverture des débats sur le projet de réforme des retraites à l'Assemblée Nationale.

A l'appel national des organisations syndicales CGT, FO, Sud et CFE-CGC, les salariés de la Carsat (Caisse de Retraite et Santé Au Travail) se sont réunis devant la préfecture à Toulouse pour interpeller le représentant de l'Etat sur l'avenir de la Carsat.
La centaine de personnes a alerté sur le projet de loi "meurtrier pour les assurés et pour les salariés des caisses de retraite et de sécurité sociale".

Ils demandent le retrait du projet de loi sur les retraites, le maintien des Carsat et de la branche vieillesse. 

Tournant historique pour le système social français 

Dans le projet de réforme des retraites à points, les Carsat sont menacées d'extinction et avec elles le système de sécurité sociale dans son ensemble.
"A la fin de l'année la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV) va disparaitre au profit de la Caisse Nationale de Retraite Universelle", s'inquiète Pascal Lézat, représentant de Force Ouvrière. 

Le projet de loi organique relatif au système universel a pour objectif de maintenir l'équilibre financier de ce système alors qu'il ne sera plus financé par l'Etat, explique Fabienne Clamens, déléguée CGT. Ça veut dire que l'Etat aura tous les pouvoirs pour maintenir le système à l'équilibre par des décisions prises tous les 5 ans.
C'est la fin de la branche vieillesse de la Sécurité Sociale et de la Sécurité Sociale en général.

Les salariés des caisses de retraite premières victimes de la réforme

Le rapport Delevoye prévoit la fusion des 42 régimes de retraite français en un seul régime universel. En même temps que la fin de ces régimes, cette conception unifiée du système sonnera aussi la fin des caisses de retraite au niveau territorial.
Les fusions/intégrations des caisses de retraite de ce nouveau réseau piloté sur le plan national, menacent directement l'emploi des salariés mais aussi la Convention Collective Nationale de la Sécurité Sociale à laquelle ils appartiennent.

Ce lundi matin devant la préfecture, Fabienne Clamens prend la parole.

On va devenir des guichets d'enregistrement de dossiers ou des boites aux lettres. Tous les personnels vont être rassemblés dans ce nouveau réseau sans garantie sur le devenir de leur métier, leur contrat de travail, leur mobilité ou les conventions collectives.

Dénonçant la logique purement financière de la réforme, elle alerte sur le risque d'instauration d'un système à l'anglo-saxonne qui maintient aux retraités un minimum pour vivre et après chacun sera libre :
  • soit de capitaliser, avec les risques que cela comporte 
  • soit de continuer à travailler, quand on n'a pas les moyens de capitaliser

Le début de la fin de la Sécurité Sociale ?

Sous prétexte de simplification, "Ce projet de loi est la première étape vers le démantèlement de tous nos organismes, de l'ensemble des branches de la Sécurité Sociale et des prestations sociales de la CAF et de la CPAM...
et pourquoi pas à terme le recouvrement des Urssaf avec celui des impôts ?"
Selon Pascal Lézat, la réforme des retraites,

c'est le labo de Macron. S'il arrive à remettre en cause le système de Sécurité Sociale actuel, c'est la porte ouverte à l'attaque de toutes les autres branches (familles, maladies, accident de travail et maladie professionnelle). C'est le début de la fin de Sécurité Sociale.

Les manifestants ne sont pas disposés à capituler.
Ils espèrent que les débats ne seront pas achevés avant la trêve pour les élections municipales le 6 mars prochain et que d'autres débats parlementaires auront lieu.
Ils attendent notamment beaucoup du Sénat et du Conseil Constitutionnel pour influer sur le texte de la réforme.

Ce lundi, Yann-Olivier D'Amontloir et Eric Foissac ont recueilli les témoignages des manifestants : 
 

 
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