Réforme des retraites : les magistrats de Toulouse votent une motion contre la grève des avocats

Les magistrats et les fonctionnaires du tribunal judiciaire de Toulouse dénoncent dans une motion la grève des avocats contre la réforme des retraite. Selon eux, ce mouvement déstabilise "le fonctionnement de la justice au mépris des libertés et des droit fondamentaux".

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C'est une décision que l'on pourrait qualifier de "sans appel". Mercredi 29 janvier, lors d'une assemblée générale, magistrats et fonctionnaires du tribunal judiciaire ont "adopté à l'unanimité" une motion dénonçant la grève menée depuis trois semaines par les avocats de Toulouse contre la réforme des retraites.
  

"Mépris des droits fondamentaux"

Dans ce texte (ci-dessous) signé du procureur de la République, Dominique Alzeari, du président du tribunal judiciaire, Marc Pouyssegur, et du directeur du greffe de Toulouse, les magistrats assurent que "le mouvement de grève national des avocats affecte le service public de la justice dans sa sérénité et sa continuité (...) au mépris des libertés et droits fondamentaux dont nous sommes les garants" et alertent "sur les conséquences importantes de ce mouvement."
 

Consternation des avocats

Du côté des grévistes, c'est la consternation et l'atterrement. "Il est quand même surprenant de constater que pour une fois le devoir de réserve, auquel on nous renvoie constamment, ne s'applique pas aux magistrats, souligne le bâtonnier toulousain Manu Furet.

L'avocat s'interroge également sur cette notion d' "unanimité" concernant un texte auquel ne semble pas être associée la cour d'appel de Toulouse.
Dans un communiqué, l'association pour la défense des Etranger-e-s s'étonne d'autant plus du positionnement de ces magistrats qu'une audience du 28 janvier, concernant des étrangers placés en centre de rétention, a été reportée pour se tenir finalement le lendemain en visio-conférence : "ainsi, des magistrat-e-s étaient prêts à tenir une audience illégale dans un lieu qu'ils savaient parfaitement inadapté et à méconnaître les droits fondamentaux les plus élémentaires des personnes étrangères. (...) Est-ce pour garantir les droits des justiciables qu’ils ont cherché à les juger des étranger-e-s en catimini dans un lieu privatif de liberté ?"

"Ils nous avaient demandé de l'apaisement et ils viennent de suréagir. Avec ce texte ils nous donnent du grain à moudre et renforcent notre détermination" estime le représentant des avocats toulousains.
 
Face à cette situation, le barreau de Toulouse a envoyé aujourd'hui même un courrier à la garde des Sceaux, la toulousaine Nicole Belloubet, pour dénoncer cette motion.
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