France Nature Environnement (FNE) Midi-Pyrénées a dévoilé ce vendredi 9 décembre l’adoption par le comité de bassin Adour-Garonne d’une motion en faveur de la rétention naturelle de l’eau. La Fédération se félicite d’une telle décision, rappelant l'urgence "de se tourner vers des pratiques d'avenir", d'autant plus après l'été 2022.
"C’est une décision qui est importante parce qu’elle survient dans un contexte où la pression autour des barrages comme solution est forte. Alors que le premier, et de loin, moyen de préserver l’eau, c’est la rétention naturelle de l’eau", glisse Jean Olivier, joint par téléphone entre deux réunions. Le directeur de la FNE Midi-Pyrénées fait ici référence à la motion en faveur de la rétention naturelle de l’eau adoptée par le bassin Adour-Garonne, jeudi 8 décembre.
Au moment où, par démagogie et tout en méconnaissant les réalités scientifiques et techniques, certains cherchent à remettre sur la table de vieux projets de barrages (...) l’heure est à la prise en compte de l’évidente raréfaction des précipitations et de l’impérieuse nécessité de travailler à un changement des pratiques.
Extrait du communiqué du FNE Midi-Pyrénées
Une décision que Cécile Argentin, présidente de la FNE Midi-Pyrénées, juge d’autant plus importante après "l’été 2022, sans précédent, de canicule et de sécheresse que nous venons de traverser ( …) sans attendre de nouvelles sécheresses en 2023 ou dans les années qui viennent, il est urgent, de se tourner vers des pratiques d’avenir, ayant à cœur la rétention naturelle de l’eau et la sobriété des usages. L’heure est à l’action collective et responsable".
Les nappes phréatiques et les castors comme meilleurs alliés
Mais alors pourquoi miser sur la rétention naturelle de l’eau ? Déjà "parce que l’on sait que le plus gros réservoir d’eau est le sol, grâce aux nappes phréatiques, mais aussi aux plantes qui permettent à l’eau de s’infiltrer via leurs racines", pose Jean Olivier.
Concrètement, elle peut être favorisée entre autres par l’évolution des pratiques agricoles. "Ça va de remettre des haies sur les parcelles, à ne pas labourer dans le sens de la pente mais en biais pour permettre à l’eau de stagner plus longtemps et de mieux s’infiltrer ou par la mise en place d’intercultures entre les grandes périodes de céréales. C’est aussi laisser tranquille les forêts de feuillus diversifiés et les privilégier aux résineux ou encore de miser sur le retour du castor. Grâce à leurs barrages, eux filtrants, ils favorisent une meilleure infiltration", énumère le directeur de la FNE.
Si ce dernier se dit "très heureux de cette motion", il rappelle néanmoins qu’il "va falloir décliner cette idée dans des délibérations concrètes, et que les aides visent plus les initiatives en ce sens. Mais la direction est la bonne."