Le retour des étudiants à l’université, une nécessité : le cri du cœur du président de l’université Toulouse Capitole

C’est un véritable cri du cœur que lance le nouveau président de l’Université Toulouse Capitole, Hugues Kenfack. Il le dit avec détermination, les étudiants doivent reprendre le chemin des facultés début janvier, "le présentiel n’est pas une option mais une nécessité."

A l’Université Toulouse Capitole les cours sont donnés en distanciel depuis la mi-octobre juste avant l’annonce par le gouvernement du confinement. Pour le moment, les examens s’effectuent de façon mixte selon les filières ; certains ont lieu en distanciel, d’autres en présentiels dans de grands amphis.

Le nouveau président qui a pris ses fonctions début décembre, exprime toute sa tristesse "de voir combien les universités sont traités, presque comme qualité négligeable". Il espère que le président de la République et le premier ministre autoriseront les étudiants à retrouver les bancs de la faculté dès le mois de janvier 2021,

Arrêtons le drame qui se joue. Le retour des étudiants à l'université, dans le respect des gestes barrières, ce n’est pas une option mais une nécessité."

Priorité au présentiel dès le mois de janvier

Pour le deuxième semestre le président de l’Université Toulouse Capitole, Hugues Kenfack, souhaite que les examens aient lieu en présentiel pour les cours, TD et examens. Il constate que malgré les aides de la Région et de la Métropole qui ont fourni aux étudiants des ordinateurs, il y a des étudiants qui décrochent ; une situation inadmissible dit-il, "aucun étudiant ne doit être laissé sur le bas-côté de la route, notre mission est de s’occuper de tous les étudiants."

Le semestre commence en janvier. Si les étudiants rentrent trop tard, le lien avec les enseignants et l’administration ne pourra pas s’établir malgré l’effort des équipes ; rien ne remplace les cours en présentiel pour humaniser les relations, c’est fondamental, explique t-il.

Il ne s’agit pas de faire revenir tous les étudiants en même temps, nous prenons soin de leur santé et mettons en place les protocoles sanitaires. Nous envisageons plusieurs scénarios, avec des jauges réduites, des cours en groupe de 10, 15 ou même 20, mais je souhaiterais que les examens en mars et avril aient lieu à l’Université, il faut que notre tutelle fasse confiance aux présidents des universités françaises.

Valoriser le diplôme

Pour le président de l’Université, les enseignements doivent être hybrides mais selon lui les examens ne peuvent pas s’effectuer uniquement à distance "les examens ne doivent pas se réduire à des connaissances vérifiées par QCM." Il explique que l’université doit préserver la qualité, l’excellence du diplôme obtenu à la faculté.

Je suis très attentif à ce que l’exigence de qualité de nos enseignements ne soit pas remise en cause, c’est pour cela qu’il faut que les examens de fin d’année se fassent en présentiel avec la même rigueur et qualité, le diplôme ne doit pas être dévalorisé, les modalités d’évaluation retenues, par facilité, corrompent la valeur des diplômes que nous délivrons.   

Décrochage et inquiétude des étudiants

En raison de l’épidémie de coronavirus et des modalités d’évaluation, la peur d’un diplôme au rabais est une réalité pour les étudiants en université partout en France.

"Il ne faut pas sortir de l’excellence, nous ne cèderons pas sur cette trajectoire de l’excellence universitaire, les étudiants doivent retrouver de la confiance et de la sérénité dans leurs études", justifie le président de l'université.

C’est pour toutes ces raisons que les étudiants doivent impérativement revenir en présentiel dans les facultés, les enjeux sont importants, déclare Hugues Kenfack. Il rappelle aussi l’importance de l’enseignement hybride notamment pour les étudiants en première année.

Une première année dans laquelle je mesure tout le désarroi, l’angoisse sinon même le renoncement définitif de tant d’étudiants. Ce n’est pas acceptable et ce n’est pas ma conception du service public à la française.

Mais il n’y a pas que les premières années qui s’inquiètent et le président en est bien conscient. Les troisièmes années eux aussi redoutent d’être recalés pour les sélections en master et les étudiants en cycle master se posent la question de l’insertion professionnelle. "Nous devons donc nous battre pour préserver la qualité de notre enseignement et des diplômes universitaires obtenus."

Le nouveau président de l’Université Toulouse Capitole, Hugues Kenfack a pris ses fonctions le premier décembre dernier. Professeur à l’Université Toulouse Capitole depuis 2004 et agrégé des Facultés de droit il a enseigné à l’Université de Poitiers (2001-2004). Maître de conférences Université Toulouse I et II (1997-2001) et diplômé d’un master en droit privé, à l’Université Toulouse I (1995-1997) et Docteur en droit, Université Toulouse I (1996).

Hugues Kenfack a d’abord été nommé vice-président de l’Université Toulouse Capitole puis doyen avant d’en assurer aujourd'hui la présidence.

 

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