Le syndicat Sud-Chimie de Sanofi a dénoncé mercredi la signature par les syndicats CFDT et CFTC du plan social accompagnant la restructuration de la recherche et développement du groupe pharmaceutique, dans un communiqué publié à Toulouse.
Sud estime que les deux organisations signataires "ont oublié que le rôle d'un syndicat est de représenter et défendre les salariés" et que l'accord est "annonciateur de la fin du site de recherche toulousain dans Sanofi".
Sud, présent à Toulouse mais peu ailleurs
La CFDT et la CFTC, majoritaires au niveau national dans la R§D de Sanofi, ont donné leur accord mardi aux mesures d'accompagnement du plan de restructuration prévoyant la suppression nette de 186 postes en France sur près de 5.000 d'ici à 2015, permettant ainsi leur adoption.
La CGT et la CFE-CGC ont refusé de signer.
Sud-Chimie est le deuxième syndicat parmi les 617 salariés du site toulousain (31% des voix, derrière la CFDT 44%) mais n'est pas représentatif au niveau national et n'a pas participé aux négociations.
Sud reproche particulièrement à la CFDT d'avoir "vendu la voix des salariés toulousains".
La semaine passée, la section CFDT de Sanofi à Toulouse avait annoncé avoir voté à 74% contre la signature. Les salariés consultés par referendum avaient voté contre l'accord à 70% (299 sur 378 votants).
La réponse de la CFDT
La CFDT estimait alors "ne pas disposer des engagements et des garanties spécifiques indispensables pour assurer l'avenir des salariés et des activités sur le site de Toulouse". En comité central d'entreprise, ses élus avaient aussi rendu un avis consultatif défavorable le 7 janvier.
Interrogé mercredi par l'AFP, Pascal Delmas, délégué CFDT du site toulousain, explique qu'après la consultation de vendredi, son organisation "a poursuivi la discussion avec la direction" du groupe.
"J'aurais aimé que les autres syndicats viennent et poussent avec nous, mais nous étions seuls, nous sommes allés au bout du bout", assure M. Delmas.
Le syndicaliste ajoute que la décision de signer a donné lieu à "un vote démocratique des sections" CFDT des différents sites.
"Les salariés des autres sites ne voulaient pas perdre ce qui avait été négocié, notamment des conditions financières avantageuses de départs volontaires et de licenciements", a -t-il indiqué.
Le plan
Outre les suppressions d'emplois, le plan prévoit plus de 450 transferts de postes, dont une grande part de mutations géographiques.
A Toulouse, seuls 364 postes sur 617 doivent être maintenus dans trois nouvelles entités appelées à devenir autonomes d'ici 5 ans. Les 253 salariés restant feront l'objet de suppressions de postes, de transferts ou de mesures de pré-retraites.
Le groupe pharmaceutique avait présenté en 2012 un plan de restructuration qui prévoyait 914 suppressions de postes sur 28.000 au total. Le volet relatif à la recherche-développement avait été rejeté par la justice en mars 2013 et une nouvelle mouture avait été présentée en juillet.