Après la coordination rurale du Tarn-et-Garonne, les jeunes agriculteurs et la Fdsea de Haute-Garonne appellent à leur tour à mobilisation. Des actions sont à prévoir dans la soirée du mercredi 16 octobre 2024 sur tout le département. "La situation est critique", témoigne un éleveur.
Revoici leur slogan "On marche sur la tête. Mais où va-t-on ?" Les jeunes agriculteurs et la Fdsea de Haute-Garonne appellent à une remobilisation ce mercredi 16 octobre alors que "les annonces rapides, efficaces et dimensionnées" se font toujours attendre. Tony Cal est éleveur à Castelmaurou et il sera de la partie mercredi soir. Et pour cause, selon lui, 2024 aura été la pire des quarante dernières années pour le monde agricole.
"C'est catastrophique"
"Ce que l'on ne savait pas lorsque nous nous sommes mobilisés il y a un an, c'est que l'on allait vivre une année minable", explique Tony Cal, membre des JA 31. Rendements en céréales très faibles. Récoltes en foin pour les éleveurs très faibles. Des maladies reparties de plus belle parmi les troupeaux. C'est bien simple, dit l'éleveur de Haute-Garonne, "c'est une année noire et la situation est catastrophique."
Et le contexte politique qui a suivi la dissolution de l'Assemblée n'a rien arrangé. "On pouvait entendre que notre ministre s'occupait des affaires courantes. Mais que nenni. Honnêtement, je pense que le problème du monde agricole, c'était une affaire courante et ce n'est pas pour autant qu'on a vu de la différence. Au contraire. De fin juin à mi-septembre, on est resté sans interlocuteur", estime Tony Cal. Et les revendications du mouvement de l'an passé sont laissées lettre morte.
Tout ce qui est plan "agriculture climat Méditerranée", avancées pour la MHE et FCO, on n'a rien vu. Et ça malheureusement, aujourd'hui, ça se voit sur les exploitations.
Tony Cal, éleveur et membre des JA de Haute-Garonne
Il y a urgence
Il ne s'est tellement rien passé depuis la mobilisation d'il y a un an que les revendications principales restent les mêmes. Ce que l'on demande, c'est le soutien de l'État, "d'avoir une solution à court terme pour nos exploitations qui sont dans le rouge et qui n'ont plus de rentrée d'argent en perspective." La situation est critique. "Si l'État ne fait rien, on a une exploitation sur quatre qui ferme à la fin d'année en Haute-Garonne", affirme Tony Cal.
Alors, faut-il, comme la coordination rurale du Gers, d'ores et déjà menacer de paralyser et affamer Toulouse ? Pour les JA et la FDSEA de Haute-Garonne, l'objectif de l'action de mercredi, "c'est de mettre la pression gentiment et faire parler de nous. Et attendre début novembre la visite du Premier ministre et de notre ministre de l'Agriculture."
Quand on aura eu cette rencontre, on verra s'il en découle du bon et à ce moment-là tant mieux. S'il n'en découle rien de bon, je pense que ça se finira comme l'an dernier avec des blocages.
Tony Cal des JA 31, éleveur en Haute-Garonne
Les agriculteurs réclament des actes du nouveau gouvernement. Mais l'éleveur de Haute-Garonne, qui a passé quinze jours sur les barrages l'an dernier, estime qu'il faudra peut-être bien en passer par une longue mobilisation.