"La mort est dans nos prés", Acte 3 de la mobilisation des agriculteurs de la coordination rurale dans le département du Gers. Radars bâchés, pantins suspendus et banderoles déployées. Les actions nocturnes se succèdent pour attirer l'attention du gouvernement. Et la menace de blocages à Noël est désormais à peine voilée.
Dans le département du Gers, la coordination rurale n'a de cesse, depuis des mois, de mener des actions pour tenter de se faire entendre. Leur revendication principale : "un revenu pour les agriculteurs pour qu'ils puissent travailler". Un an après le vaste mouvement de mobilisation qui avait gagné tout le pays, le ton monte avec une menace de nouveaux blocages avant Noël et fêtes de fin d'année.
"On veut la ministre et des actes signés, pas des pantins et du blabla"
Ce samedi 12 octobre 2024, le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, est en déplacement dans le Gers et en Haute-Garonne. Dans la nuit, les agriculteurs de la coordination rurale se sont organisés pour lui laisser quelques messages bien visibles sur la route que le ministre doit emprunter.
"La mort est dans nos prés. On veut la ministre de l'Agriculture et des actes signés, pas des pantins et du blabla", peut-on lire sur des pantins accrochés et des banderoles déployées ici et là, à l'est du département du Gers.
Retards des dossiers dans les aides liées à la PAC, la politique agricole commune. Des coûts de production qui ne cessent de grimper et d'étrangler les exploitations. Un an après la vaste mobilisation agricole partout en France, rien n'a évolué selon Lionel Candelon, le président de la coordination rurale du Gers. "On n'a pas avancé d'un mètre, souligne-t-il au gré de ses prises de paroles dans les médias nationaux. On n'a rien obtenu depuis le mois de janvier, absolument rien à part des pansements sur une hémorragie qui dure depuis 30 ans."
"On ira paralyser et affamer Toulouse"
L'éleveur de canards et président de la coordination rurale est connu pour son franc-parler. Et la menace de nouveaux blocages est à peine voilée. "Dès que les moissons et semis sont terminés, on sera douze départements à monter sur la ville rose, prévient-il sur RMC et Europe 1. Si le gouvernement n'a pas répondu dans les 30 jours aux revendications déposées au mois de janvier, c'est-à-dire du revenu pour les agriculteurs, on ira paralyser et affamer Toulouse. On n'a plus rien à perdre."
Finie la trésorerie d'avance, travail à perte compte tenu des coûts de production, incapacité à payer les factures, taxe foncière sur les propriétés non bâties dont les agriculteurs demandent à être exonérés... "On veut des décrets pour sauver l'agriculture française", affirme la coordination rurale qui réclame des décrets, des actes signés de la ministre de l'Agriculture.