"Toucher un Smic, ce n'est pas envisageable pour l'instant" : ces agriculteurs qui galèrent et peinent à gagner leur vie

Ce week-end des 5- et octobre se tenait à Garrigues-Sainte-Eulalie la 21e fête de la Confédération paysanne du Gard. Près d'un an après les blocages, les agriculteurs ont toujours du mal à vivre correctement de leur activité. Ils confient leurs difficultés.

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La 21e édition de la fête de la Confédération paysanne du Gard prend fin ce dimanche 6 octobre 2024. Tout au long du week-end, le syndicat a organisé à Garrigues-Sainte-Eulalie au nord de Nîmes un marché paysan, des concerts et des tables rondes autour d'un thème : l'agriculture de demain. Bien évidemment, la question de la rémunération était au cœur des débats, alors que la colère des agriculteurs est toujours aussi vive.

Après de longues études d’ingénieur, Rémi Coquard s’est finalement tourné vers le maraîchage. Depuis trois ans, il cultive la terre sans compter ses heures. Une activité qui le passionne mais dont il n’a pas encore pu se dégager de salaire cette année.

 

A partir de cet automne, on va commencer avec mon associée à rentrer plus d'argent mais ça va tourner entre 500 et 600 euros par mois.

Rémi Coquard, maraîcher

Pour le moment, une grande partie de ses bénéfices sont réinjectés dans son exploitation d'un hectare afin de se développer. Mais il espère d'ici deux ans toucher 1500 euros par mois avec son associée en travaillant en moyenne 45-50 heures par semaine.

Une rémunération minimale 

À quelques stands de là, Mathilde Bertier a elle aussi lancé sa petite exploitation maraîchère bio il y a trois ans. Et elle sait qu’elle aura du mal à être rémunérée au Smic dans les prochaines années. Pour se rémunérer au mieux, elle privilégie la vente directe et compte sur plusieurs débouchés. Un travail de longue haleine qui l'amène souvent à expliquer pourquoi ses prix sont plus élevés. 

Il y a des périodes en grande surface où les prix sont cassés et on se retrouve avec des prix deux fois plus importants. On a alors le sentiment de devoir se justifier.

Mathilde Bertier, maraîchère

Cette question du prix rémunérateur est capitale pour la Confédération paysanne, syndicat qui lutte contre l'industrialisation de l'agriculture. "En raison de la crise économique, l'alimentation est devenue même sur les circuits courts une variable d'ajustement", explique le porte-parole de la Confédération paysanne du Gard, Didier Marion qui revendique la fin des traités de libre-échange et une rémunération minimale équivalente au Smic pour les agriculteurs, basée sur les prix et non sur les aides.

Des revendications que la Confédération paysanne portait déjà en début d’année, lorsque la crise agricole et la colère du monde paysan faisaient la une de l’actualité.

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