SDF à Toulouse, "l'Etat fait preuve d'improvisation" selon des associations qui réclament des réquisitions

Des associations dénoncent le manque de réactivité de l'Etat dans la prise en charge des SDF à Toulouse. Elles demandent la réquisition de chambres d'hôtel.

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Elles le répètent chaque année en vain : il faut anticiper la prise en charge des SDF en l'hiver. Des associations humanitaires de Toulouse dénoncent le manque de réactivité de l'Etat pour héberger les gens à la rue.
Une réunion est prévue ce mercredi 29 décembre à la préfecture de Haute-Garonne. Les associations vont demander la réquisition de chambres d'hôtel pour faire face à l'urgence.

"L'Etat fait preuve d'improvisation"

"Ils ont mis des moyens mais très tardivement", explique Thomas Coudrette du CEDIS 31. "L'Etat a fait preuve d'improvisation. Les places ne sont pas encore prêtes. C'est un manque de respect pour les associations et pour ceux qui dorment dehors".

Sur Twitter, le Collectif d'Entraide et D'Innovation Sociale (CEDIS) exprime sa colère face à une situation qui se répète.

Réquisitionner des chambres d'hôtel

Le 7 décembre la préfecture a annoncé la mise en place d'un dispositif pour héberger les sans-abris pendant la période hivernale à Toulouse. Au total, environ 200 places. Mais, selon Geneviève Genève du Collectif Inter Association de Toulouse (CIAT) les SDF se comptent en milliers dans la ville rose. Et surtout, les informations arrivent presque trop tard.

L'Etat donne le feu vert aux associations pour organiser l'accueil des personnes en difficulté mais il faut le temps de le mettre en place.
"On est vraiment dans une situation catastrophique", dit la co-coordinatrice du CIAT. "Dans un contexte de crise sanitaire et avec les difficultés de recrutement habituelles chez les travailleurs sociaux, cela met à mal les dispositifs. Des gens sont malades, d'autres sont au bout du rouleau. La seule possibilité c'est de réquisitionner des chambres d'hôtel pour prendre en charge les personnes à la rue avec un service de portage de repas." 

Pourtant, Geneviève Genève le reconnait, pendant l'été un gros travail a été fait en collaboration avec les services de l'Etat pour anticiper les besoins et ne plus travailler dans l'urgence. L'objectif est d'avoir une visibilité sur deux ans. Une estimation a été faite avec une demande de diversité dans les offres proposées pour s'adapter aux différents publics. Les besoins ont été remontés au niveau national mais ce travail est resté sans réponse.

Éléments de réponse de la préfecture

"En Haute-Garonne comme au niveau national, on constate une certaine tension cette année sur le recrutement des travailleurs sociaux. Enfin, quelques aléas de nature technique sont survenus localement en ce début d'hiver, dont les associations ont bien sûr été informées", reconnait le service presse de la préfecture.

Actuellement dans le département, compte-tenu des températures, "seul le dispositif hivernal est activé". Et des réunions sont régulièrement organisées pour faire le point sur la situation concernant "les ouvertures progressives de places d'hébergement dans le cadre de ce dispositif", précise-t-on du côté de la préfecture. 

A ce jour, 2 appels d'offre sont toujours en attente de candidatures d'opérateurs dans le département.

Préfecture de Haute-Garonne

Le service presse du représentant de l'Etat rajoute que les places d'hébergement sont "ouvertes au fur et à mesure des réponses des opérateurs aux appels d'offre".

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