Fini la navigation sur le Canal du Midi. Entre la Haute-Garonne, l'Aude et l'Hérault, des restrictions vont être appliquées, face aux trop faibles réserves en eau pour alimenter le canal.
"L’alimentation en eau du canal du Midi aura été un challenge tout au long de l’année 2023." Un constat des Voies navigables de France Sud-Ouest, qui assure que les stocks d'eau pour alimenter le canal du Midi seront suffisants... jusqu’au dimanche 5 novembre. Au-delà de cette date, la situation devient plus compliquée.
Plusieurs activités, dans quelques jours, devront cesser, ou être réduites drastiquement. En cause ? L'absence de pluies ces derniers mois, qui met à mal les réserves.
Des sources qui s'épuisent
Le canal du Midi est principalement alimenté par les rivières et le fleuve Aude. "Sauf qu'aujourd'hui, on ne peut plus prélever dans le fleuve", explique Voies Navigables de France. Les débits sont tellement faibles, qu'un arrêté préfectoral a été déposé il y a déjà plusieurs mois, n'autorisant que 30% des prélèvements habituels, "pour préserver les milieux naturels."
Quand on ne peut plus prélever en milieu naturel, il existe un système de barrage réservoir, dans la Montagne Noire. On déstocke progressivement l'eau accumulée par les pluies, pour alimenter le canal. "Le problème, souligne Voies Navigables de France, c'est qu'on utilise ce système depuis plusieurs semaines, et qu'il est presque épuisé."
Plusieurs interdictions
Depuis l'été 2022, la sécheresse s'est aggravée, et il n'y a presque pas eu de pluie l'hiver dernier. Voies navigables de France ont alors tout fait pour pallier ce manque d'eau, le plus longtemps possible : "Grâce à une gestion millimétrée et anticipée, on a réussi cette mission qui nous semblait impossible."
Mais plus question de tirer sur la corde. Dans les prochains jours, des arrêtés préfectoraux, en Haute-Garonne, Aude et Hérault, devront être pris, pour stopper les activités non essentielles du canal, comme la navigation. Seule l'alimentation en eau potable restera autorisée, ainsi que l'abreuvage des animaux et l'irrigation maraîchère, "tant que les niveaux d'eau le permettront".
Une décision qui aura un impact économique sur les bateliers, pour lesquels des indemnisations sont prévues par l'état.