Le site Médiapart révèle ce vendredi que le jeune homme qui a été tué en octobre 2014 sur le site de Sivens dans le Tarn était dans une position défensive au moment de sa mort. Le gendarme qui a lancé la grenade a été placé sous le statut de témoin assisté il y a une semaine.
Le jeune Toulousain Rémi Fraisse avait "les mains en l'air" quand il a été tué par une grenade lancée par un gendarme mobile sur le site de Sivens en octobre 2014, révèle ce vendredi Mediapart (lien payant) qui a eu accès aux dernières auditions de témoins entendus par les deux juges d'instruction à Toulouse.
Mediapart rapporte plusieurs témoignages déposés devant les juges notamment début février notamment celui d'un jeune homme qui s'est présenté aux enquêteurs : "J’ai vu quelqu’un habillé en noir passer à côté de moi, peut-être avec un sac. Je vois un sac un peu ovale, il a les bras levés en disant "Arrêtez ! Arrêtez !". Je ne comprenais pas comment cette personne pouvait faire ça dans cette atmosphère de violence. Ce que je vois là, c’est plusieurs explosions d’un coup".
Un autre témoin indique : "Sept ou huit gendarmes étaient derrière une souche qui devait faire un mètre de hauteur, ils se cachaient là, ils ont visé volontairement Rémi. Ils étaient à même pas dix mètres de Rémi Fraisse. Je les ai vus viser et tirer. Ils ont visé avec ce qui pourrait être un Flash-Ball ou un lance-grenades".
Ces témoignages, suscités par l'appel à témoins lancé par la famille de Rémi Fraisse en janvier dernier, ont été recueillis par les deux juges d'instruction toulousains. Révélès par Mediapart, ils ne vont pas dans le sens de la gendarmerie qui a toujours indiqué que la mort de l'étudiant était un "accident" malheureux et qu'il n'avait pas été visé par le gendarme.
Le 18 mars dernier, le gendarme mobile qui a lancé la grenade a été auditionné par les juges et placé sous le statut de "témoin assisté".
Vidéo : le reportage de Stéphane Compan et Thierry Villéger