SNCF. "Nous avons le TER le moins cher de France" : les voyageurs en train toujours plus nombreux en Occitanie

Près de 100.000 voyageurs prennent tous les jours un train en Occitanie. C'est 57% de plus qu'en 2019 et c'est la plus forte hausse de fréquentation en France. Un choix politique de la Région qui investit sur de nouvelles rames, la rénovation des anciennes et la réouverture de lignes. Ce qui ne masque pas parfois la grogne des usagers tassés dans les trains ou lassés des retards.

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90 000, c'est le nombre d'usagers quotidiens de la SNCF en Occitanie. Une augmentation de 20% entre 2022 et 2023 qui touche toutes les lignes.

Objectif : 100 000 voyageurs quotidiens

Le choix politique de la présidente de Région, Carole Delga, de favoriser le transport ferroviaire semble payant. Le nombre de voyageurs quotidiens dépasse les 90 000, soit une augmentation de 57% en cinq ans. "Cette hausse de la fréquentation est valable sur l’ensemble des lignes, constate Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge des mobilités. La ligne Toulouse-Carcassonne-Narbonne est de loin celle qui voit son nombre d'usagers fortement progresser : quasi 100% entre 2019 et fin 2023. Nous avons aussi augmenté l’offre et nous l'avons améliorée même s'il reste des progrès à faire sur régularité et la suppression de trains. Notre gamme tarifaire est très attractive. Nous avons le TER le moins cher de France. Malgré ça, nous avons même une augmentation des recettes ! "

Invité chez nos confrères de France Bleu Occitanie, Gaël Barbier le directeur régional des TER Occitanie s'en félicite. "Avec la Région, on veut atteindre les 100 000 voyageurs. Les lignes qui viennent vers Toulouse (notamment de Montauban) sont en forte hausse. Celle aussi qui va vers Narbonne car le littoral est très attractif. La convention SNCF/Région Occitanie va jusqu'en 2032. D'ici-là, nous aurons 24% d’offre en plus, soit 110 trains par jour supplémentaires. Nous avons déjà 15 à 20 rames en plus depuis le début de l’année."

Coût global pour la région Occitanie : 380M€ par an.

Plus de trains, plus de rames et la réouverture de lignes

La région Occitanie vient de commander 18 trains neufs sur 2 niveaux pouvant amener plus de 500 voyageurs. Par ailleurs, elle rénove également des rames usagées. "Nous travaillons sur la rénovation des vieilles rames Bombardier. En tout, il y en aura 86 rames rénovées. Elles avaient plus de 20 ans et étaient encore divisées en première et seconde classe. Maintenant c'est classe unique." Jean-Luc Gibelin reconnaît que l'offre promotionnelle du train à 1€ les premiers week-ends et ouverte à tous a dopé les ventes même s'il est difficile de quantifier sa part.

La collectivité régionale travaille également sur la réouverture de plusieurs lignes délaissées par la SNCF : 

  • Rodez-Séverac (Aveyron)
  • Limoux-Quillan (Aude)
  • Montréjeau-Luchon (Haute-Garonne)
  • Alès-Bessèges (Gard)

Mais pour l'élu, ce n'est pas simple. "Pour rouvrir une ligne, c’est très lourd. On se heurte à de multiples obstacles des services de l’État. Par exemple, il faut une accessibilité totale des voyageurs et une sécurisation. Certaines gares n'ont pas de passerelle pour permettre de franchir les voies. C'est toléré pour les gares existantes, mais quand on remet en service une ligne, nous sommes dans l'obligation de le faire. Ce sont des infrastructures d'État, mais l'État ne finance rien."

La région compte 2400 km de voies ferrées. Il y en aura 150 de plus avec ces nouvelles lignes. D'ailleurs la SNCF recrute : 200 personnes en 2023, 175 cette année.

Des usagers pas toujours satisfaits

Trains bondés, retardés, supprimés, tout n'est pas rose pour les usagers. Il suffit de se rendre sur un quai de gare pour constater parfois le désarroi des voyageurs. 

Jacques Montal fait partie de l'Association de défense de la gare d’Assier (Lot) et de promotion du rail. "Suppressions de train, fermetures de gare, pannes, il y a toujours des problèmes. Nous avons eu un éboulement sur la ligne Capdenac-Rodez. Le train de nuit Albi Rodez Paris est toujours supprimé pour l’instant. On paie des années d’abandon."

Le train a beau être écologique et de moins en moins cher, il est parfois victime de son succès. D'après l'élu régional Jean-Luc Gibelin, le pourcentage des trains à l'heure est passé de 85 à 90% ces dernières années. Mais la situation est sans doute différente proche des grandes métropoles qu'au fin fond des campagnes. "Ce sont des lignes essentielles pour nous mais pas pour la SNCF, clame Jacques Montal. Je connais des gens qui travaillent à Paris et qui prenaient la ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse). Ils se sont lassés des retards et des suppressions. Ils ont acheté une voiture car ils ne font plus confiance à la SNCF."

Alors ces associations continuent à se battre. Certes, la SNCF embauche mais parfois dans le Lot, c'est le contraire. "La gare de Gramat a failli fermer car l'agent de sécurité devait être envoyé sur une autre gare. 150 personnes ont manifesté en décembre. Ils ont remis une personne pour vendre des billets mais il n’y a plus d’agent de sécurité. On ne peut plus faire croiser des trains à certains endroits faute de personnel. Et lorsqu'il y a un retard dès le matin, c'est tout le trafic qui est impacté."

Et le Lotois de noter encore que pour les cyclistes, les compartiments des anciens autorails ont été réduits. Du travail encore en perspective pour la SNCF et la Région pour réconcilier pleinement les Occitans avec le train.

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