La chambre 6 fait partie de l'unité de soins intensifs du service de néonatalogie du CHU de Toulouse-Purpan. Un lieu où le temps est suspendu car la vie y est en jeu dans chacun des neuf berceaux qu’elle accueille. Le film nous y emmène en immersion pour raconter l'épreuve que traversent les parents et leur bébé, l'inquiétude, l'espoir, la prise en charge et l'humanité qui s'en dégage.
"Chambre 6" : un film d’Elodie Bonnes et Olivier Husson à voir le jeudi 22 février à 23h00. Une coproduction Point du jour, les films du balibari et France Télévisions
Le film a pour point de départ une épreuve intime et douloureuse. Six jours après sa naissance, Rémi, le fils d’Olivier et Elodie, les deux réalisateurs, contracte une méningite bactérienne. A peine né, le pronostic vital de Rémi est engagé. Immédiatement, il est confié à l’équipe de néonatalogie du CHU de Toulouse, une unité de soins intensifs qui accueille les nouveau-nés pour une prise en charge médicale optimale : la chambre 6.
"Toute notre vie s'est mise en stand-by"
Si Rémi en est ressorti guéri, ses parents gardent en eux la mémoire de l'épreuve, marqués aussi par la grande humanité du personnel soignant, avec qui ils ont gardé des liens et dont le rôle est primordial, dans ces moments extrêmement difficiles. C'est ainsi qu'ils décident d'y revenir pour filmer d’autres familles et raconter ce qu’il s’y passe.
Les parents du petit Gabin, hospitalisé, se penchent sur son petit lit à barreaux verts. Avant de sortir de la chambre, ils parlent à leur bébé, avec des mots doux, plein d’amour et de tendresse. Une fois à l'extérieur, le cœur gros, ils se confient devant la caméra sur leurs ressentis face à l'épreuve "C’est long de ne pas savoir" s’exprime la mère de l'enfant "Toute notre vie s’est mise en stand-by. On a réfléchi autrement" raconte le père.
La chambre 6 du CHU de Toulouse-Purpan
La chambre 6 compte 9 berceaux médicalisés et 3 infirmières présentes 24h/24h, soutenues par des intervenants réguliers comme des éducateurs ou psychologues. Des lits médicalisés avec d'un côté un grand fauteuil et de l'autre la machine de soins avec une multitude de fils et de données. Au milieu de la pièce, un grand bureau où les infirmières sont à disposition des parents venus veiller, assister et cajoler leurs bébés en souffrance.
Précurseur dans l’évolution de la prise en charge, le CHU de Toulouse-Purpan, est devenu une référence dans la méthode d’accompagnement des enfants et nouveaux-nés. Jusque dans les années 2000, ce lieu de soins intensifs n’était pas ouvert aux parents, qui pouvaient seulement observer leurs enfants hospitalisés derrière une vitre.
Depuis ce temps, des progrès importants ont été faits, notamment dans la volonté et l’encouragement de maintenir le lien entre les parents et l'enfant, en permettant aux pères et mères de devenir acteurs à part entière dans le processus des soins quotidiens. Participer au bain et à la prise du biberon, pouvoir parler à leur bébé, l’encourager, le bercer, le maintenir contre soi lors du peau-à-peau et être là, présents aux côtés de leur enfant. Une avancée indispensable et extrêmement positive.
Sauver des bébés mais aussi des parents
Nous assistons à une réunion de service où des soignantes s'expriment sur chaque situation "Cette maman a besoin de se sentir maman et compétente dans son maternage (...) chez certains parents mis à mal dans leur parentalité, on va être moins intrusives et ce sera moins violent pour eux, car c'est eux qui font" explique une des infirmières.
Le film nous plonge en immersion dans un service où les soignants sauvent des bébés, mais aussi des parents. Il nous interroge sur une des pires épreuves de la vie. Comment ces parents font face à l’inacceptable risque de perdre un enfant à peine né ? Quels mots posent-ils sur ce bouleversement ? Comment les soignants les accompagnent-ils ? Quels mécanismes de résilience se mettent en place ?