Fermeture des services d'urgence : les pompiers en première ligne et obligés de payer la facture

Le service départemental d'incendie et de secours du Gard se serait bien passé d'une facture supplémentaire de 70.000 euros en 2023. Un surcoût budgétaire dû à la fermeture de services d'urgence d'hôpitaux à cause du manque de personnel. Conséquence, il a fallu mobiliser plus de pompiers pour assurer les secours et les transports des victimes.

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La fermeture totale ou partielle de services d'urgence, notamment en milieu rural, faute de personnels, est un gros problème pour les secours. Les pompiers en sont les premières victimes.

Le président des sapeurs-pompiers du Gard, Alexandre Pissas, dénonce un gâchis financier et humain, sans parler des possibles conséquences médicales pour les malades.

Un surcoût de 70.000 € pour six mois

Dans le Gard, c'est la fermeture des Urgences du centre hospitalier de Bagnols-sur-Cèze qui a le plus pénalisé l'organisation des secours.

Près de 75 nuits entre juillet et décembre 2023, auxquelles s'ajoutent moins d'une dizaine de fermetures pour celles d'Alès. Les malades durant ces périodes étaient acheminés vers le CHU de Nîmes, à 50km de là.

Le surcoût pour le budget du SDIS 30 a été chiffré à 70.000€ pour 6 mois. Sans compter les recours à plusieurs reprises à des ambulances privées.

Moi, ça m'arrache un peu les tripes. Les pompiers sont obligés de transporter la personne, loin, au CHU de Nîmes. Ils doivent attendre et éventuellement si elle n'a rien, ils la ramènent chez elle. C'est une mobilisation de pompiers qui hélas ne sont plus disponibles pour d'autres tâches.

Alexandre Pissas, président des sapeurs-pompiers du Gard.

Interview sur France Inter le 14 février 2024.

Un vrai problème quand on sait que les missions des pompiers sont de plus en plus nombreuses dans le Gard, 65.000 interventions en 2023. Un plan de recrutement sur cinq ans prévoit d'ailleurs d'augmenter l'effectif de pompiers professionnels de 710 en 2023 à 750 en 2028, en plus des 3.000 volontaires.

Car ce ne sont pas le carburant ou l'amortissement du matériel qui coûtent le plus cher mais bien la mobilisation d'équipes de pompiers supplémentaires et sur de plus grandes plages horaires.

Durant les périodes sans service d'urgence à l'hôpital de Bagnols, nous devons doubler les effectifs des pompiers de garde dans les casernes de Bagnols et de Pont-Saint-Esprit. Car en cas de transferts de patients vers le CHU de Nîmes, il faut toujours être en mesure de répondre à un appel de secours pour un feu ou un accident.

Eric Agrinier, lieutenant-colonel des pompiers du Gard.

Si le temps moyen d'une intervention sur le secteur Bagnol/Pont-Saint-Esprit est d'environ 1h15, avec un transport vers Nîmes, il monte à plus de trois heures.

7.500 km de plus parcourus en six mois

C'est aussi un problème de sécurité pour les victimes prises en charge et pour les pompiers eux-mêmes.

La distance et la durée des trajets augmentent les risques de complications médicales pour certains malades et les risques d'accident de la circulation sur des routes départementales ou nationales dangereuses de nuit.

Du fait des fermetures de services d'urgence, les pompiers du Gard ont dû parcourir 7.500km de plus au 2e semestre 2023 dans l'exercice de leurs missions.

Selon l'association des départements de France, on estime que les pompiers doivent parcourir 50.000km supplémentaires chaque année au niveau national à cause de fermetures des services d'urgence.

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