Après les urgences saturées de l'hôpital de Perpignan, à cause du manque de personnel, c'est au tour de celles de la clinique Saint-Pierre de fermer la nuit, faute de médecins en nombre suffisant. Ce service d'urgences fermera ses portes entre 23h et 8h du matin, dès ce jeudi 26 octobre et jusqu'à nouvel ordre.
La clinique Saint-Pierre de Perpignan fermera son service des urgences à compter du 26 octobre, entre 23 heures et 8 heures du matin. Si la direction assure que ce n'est que temporaire, aucune date de réouverture n'est pour l'instant annoncée.
Un manque de médecins
Les urgences nocturnes de la clinique n'auront tenu que pour la saison estivale. Fermées plusieurs semaines en avril dernier, elles le seront à nouveau dès demain.
Selon les syndicats, les quatre médecins permanents sont aujourd'hui épuisés.
La clinique a eu recours à des vacataires qui venaient prendre une garde par ci par là. Mais les médecins titulaires ont assuré jusqu'à six ou huit nuits par mois, sur des vacations de 24 heures, c'est pas possible de tenir sur le long terme. On doit donc fermer la nuit.
Charlotte Bailly, déléguée syndicale CGT à la clinique Saint-Pierre de Perpignan
Le personnel craint que cette fermeture ne dure plusieurs mois. Car le prochain point de situation ne serait prévu qu'en juin 2024.
La direction de la clinique n'a pas donné suite à notre demande d'interview.
Les patients redirigés vers les urgences de l'hôpital
Désormais, les patients seront redirigés vers les Urgences du centre hospitalier. Un service déjà saturé en temps normal, où il n'est pas rare d'attendre entre six et dix heures pour être admis et soigné.
Les syndicats dénoncent "une situation catastrophique en espérant qu'elle ne devienne pas dangereuse pour les patients".
On va droit dans le mur. Les urgences du centre hospitalier de Perpignan sont déjà plus qu'à flux tendu. D'autant que souvent, elles accueillent des malades des hôpitaux de Céret ou Prades qui ne peuvent être pris en charge. Mais l'hôpital ne veut pas recruter de médecins. Le plan départemental de santé est une catastrophe et l'ARS Occitanie est responsable.
Christophe Climaco, secrétaire de l'union CGT santé des Pyrénées-Orientales
Une vidéo de brancards et de malades en attente depuis des heures, devant la porte des urgences, a d'ailleurs fait le buzz en septembre sur les réseaux sociaux.
Le chef de service des urgences parlait à l'époque "d'épiphénomène" ce jour-là, jour de tournage des images, même s'il avouait alerter depuis quatre ans sur l'engorgement de son unité et sur le manque récurrent de soignants.
"On a été désolé pour cette attente. Ce samedi, entre 13 heures et 15 heures, nous avons eu un important afflux de patients. Une trentaine d'ambulances sont arrivées d'un coup. Sans compter les patients qui venaient par leurs propres moyens. Cela nous a mis en difficulté", avait expliqué Laurent Ortega, médecin chef des urgences au centre hospitalier de Perpignan.